• Chapitre 53

    Chapitre 53


    Les vacances d'hiver s'écoulèrent bien vite. Entre les jeux partagés à la maison et les devoirs à terminer pour la rentrée, le temps passa à une vitesse vertigineuse. En dehors de la fête improvisée qui l'avait particulièrement touché, Rentarou avait expérimenté une nouvelle découverte.
     

    Le premier jour de l'an, il s'était rendu au temple, comme le voulait la tradition japonaise, en compagnie de ses deux meilleurs amis et de la famille de Tyro. Ne possédant pas de kimono, Kenichi lui en avait prêté un des siens. Il était le seul à avoir la même taille que le lycéen géant. Malheureusement pour celui-ci leurs carrures différaient. L'aîné des enfants Sakumai était athlétique et rachitique alors que Rentarou était baraqué et massif.


    Tout le long du chemin qu'ils avaient parcouru à pied, le jeune homme avait craint de se prendre les pieds dans le bas du kimono et de tomber. Au temple, il avait observé attentivement ses deux meilleurs amis et, avec eux, avait tiré la corde de la cloche avant d'adresser ses vœux. Bien qu'il ne croyait plus depuis bien longtemps, le lycéen géant s'était prêté au rituel et avait adressé des remerciements pour l'année qui venait de s'écouler puis avait demandé que celle qui commençait soit aussi bonne.


    Lors du jour de la rentrée, Rentarou et Seiichi avaient dormi à l'internat la veille. Tous deux s'étaient levés de bonne heure afin de prendre leur douche, leur petit-déjeuner et aller à l'infirmerie sans se presser. Ils rejoignirent ensuite la salle des casiers où les attendait déjà Tyro, adossé contre le mur sous une fenêtre, les mains dans les poches.


    - Vous en avez mis du temps, lança t-il.


    Seiichi adressa un regard très surpris à Rentarou :


    - Il a pris une bonne résolution cette année ou il nous fait une blague ?


    Rentarou ne répondit même pas et continua son chemin pour ouvrir son casier.


    - Tu sais, Seiichi, c'est une date importante aujourd'hui, dit Tyro en se retirant du mur.


    - Tu te préoccupes de l'école maintenant ?


    - Il n'y a pas que l'école dans la vie. Le 2 Janvier, c'est une date très importante.


    Seiichi haussa les épaules et partit à son tour vers son casier.


    - C'est un jour comme un autre il me semble.


    - En y pensant, c'est vrai que c'est un jour important, intervint Rentarou. Ca ne te dit rien, Seiichi ?

     


    L'adolescent aux cheveux ébènes fit mine de réfléchir.
    - C'est le second jour du premier mois de l'année. Cependant je ne vois rien d'extraordinaire ou d'important.


    - Il se fout de nous là, lâcha Tyro en soupirant profondément.


    - Seiichi, tu as compris de quoi on parlait, hein ? répliqua Rentarou.


    - Évidemment, sourit le jeune ninja. La prochaine fois que vous voulez me souhaiter mon anniversaire, dites-le au lieu de jouer aux énigmes.


    Tyro se baissa pour prendre un petit paquet de son sac ouvert et se leva pour le remettre à son ami. Seiichi était évidemment très ému du geste de ses deux meilleurs amis. C'était la première fois qu'il recevait un cadeau. C'était aussi la première fois que l'on lui souhaitait son anniversaire. Le jeune ninja se souviendrait très longtemps du jour de ses seize ans. Cependant fidèle à ses bonnes habitudes, il ne montra pas sa joie et déballa son présent. A l'intérieur se trouvait un téléphone cellulaire de couleur bleu ciel.


    - Comme ça, tu ne pourras plus te défouler sur moi quand j'aurais pas mon portable puisque tu en auras un toi aussi, s'exclama Tyro.


    - Et puis un lycéen sans portable, ça ne le faisait pas, ajouta Rentarou.


    En contemplant son tout nouveau téléphone, Seiichi sourit puis se tourna vers Tyro de manière à ne pas être vu par Rentarou. Il lui adressa un clin d'œil et fit en même temps un de ses sourires machiavéliques dont le jeune homme possédait le secret. Tyro comprit que son ami avait l'intention de jouer une comédie à leur ami et se demanda de quoi il pouvait s'agir. Très intéressé, le tennisman concentra toute son attention sur les prochains événements à venir.


    - Cependant cela me paraît étrange, dit Seiichi d'un ton soucieux. Normalement lors des anniversaires, il n'est pas permis d'offrir un cadeau par deux personnes, non ?


    - Vraiment ? s'exclama Rentarou qui tomba des nues.


    Très curieux de savoir où l'espiègle adolescent aux cheveux ébènes comptait aller, Tyro s'empressa de confirmer.


    - Oh non ! C'est vrai, se désola t-il. J'ai vraiment une mémoire horrible !


    - Si c'est ça, je peux racheter quelque chose, suggéra immédiatement Rentarou.


    Comme à l'accoutumée, son ami gobait le moindre mensonge. Dès que cette proie était ferré, il avalait l'appât et l'hameçon en même temps. Parfois, Seiichi aurait espéré avoir à utiliser plus d'artifices pour réussir ses manipulations. A force, cela devenait moins amusant de remporter la victoire si facilement.


    - Il y a peut-être quelque chose que tu pourrais faire mais …


    - S'il y a quelque chose qui peut te faire plaisir, je le peux faire, rétorqua Rentarou.


    - Je ne veux pas t'embarrasser avec cela.


    - Qu'importe ce que c'est, je vais le faire. Je te le promets.


    Arquant un sourcil, le jeune ninja observa attentivement sa cible. Il paraissait déjà bien mur pour porter la dernière attaque.


    - Tu promets ? Tu veux dire que tu vas vraiment le faire ?


    - Bien sur. Je ne renie jamais mes promesses et mes engagements.


    Seiichi adopta un air de fausse innocence et de parfaite tranquillité et dit :


    - Dans ce cas, je veux que tu avoues tes sentiments à Yoko-chan !


    La réaction de Rentarou ne tarda pas à se faire entendre :


    - QUOIIIIIIIIIIIIII ?


    En même temps, Tyro explosa littéralement de rire derrière eux, impressionné par la maitrise et le talent de Seiichi.


    - Tu es un vrai maître, Seiichi, fit-il tout en se tordant de rire.


    - Il faut savoir attendre patiemment, observer en silence et saisir sa meilleure chance pour réussir son objectif, confia le jeune ninja.


    - C'est une blague, hein ? demanda Rentarou.


    - Pas du tout. Tyro et moi en avons assez de te voir hésiter à faire le premier pas. Ainsi puisque tu ne te décides pas, nous te donnons un coup de main pour le faire.


    - Mais c'est ma vie privée ! Vous n'avez pas le droit ! Et puis vous êtes sensés être mes copains !


    - C'est parce qu'on est tes meilleurs copains qu'on fait ça, intervint Tyro.


    - Je ne vois rien d'amical là dedans, se plaignit le lycéen géant.


    - De simples amis, ça ne te dit jamais rien et c'est souvent d'accord avec toi sur les faits importants de ta vie. Par contre, un meilleur pote, c'est …


    - C'est quelqu'un qui te pousse dans un buisson d'orties si cela te permet de trouver un chemin meilleur pour toi sur lequel avancer, compléta Seiichi.


    - Peut-être. Mais je ne peux pas faire ce que vous demandez ! C'est pas possible !


    Tyro donna un coup de coude à Seiichi.


    - Il a peur en fait, dit-il. Ca le terrorise complètement de parler à une fille.


    - J'ai pas peur, s'offusqua Rentarou. Je peux le faire !


    En son for intérieur, le jeune homme avait effectivement très peur. Il sentait son estomac se tordre comme si ses aliments ingérés au petit-déjeuner essayaient de remonter. Son cœur battait si fort qu'il aurait pu s'interroger en un autre moment s'il ne commençait pas une nouvelle crise. Toutefois il ne voulait pas passer pour un poltron devant ses amis. Il n'avait pas le choix et devait relever ce défi en avouant ses sentiments à la fille dont il était tombé amoureux.


    En se retenant de pousser un soupir, le lycéen géant songea que l'année commençait vraiment très bien. En cet instant, il aurait presque souhaité une interrogation d'Aizawa et des exercices de gymnastique plutôt que subir une pareille épreuve.


    - Vous en faites du bruit !


    Reconnaissant cette voix aiguë, Rentarou se retourna immédiatement. Face à eux se dressait la redoutable vice-présidente du conseil des étudiants, les bras croisés contre sa poitrine. Elle avait visiblement entendu leurs éclats de voix et était venue inspecter ce qui se passait.


    - Puis-je savoir ce qui se passe ici ?


    Rentarou gonfla la poitrine et avança vers elle. Tout ce qu'il avait à faire était de se déclarer pour être enfin débarrassé de cette corvée. Autant le faire le plus rapidement.


    - Yoko-chan, je dois te dire un truc, commença t-il.


    - Je t'écoute, lui répondit-elle.


    Le ventre contracté, le jeune homme ne se sentait plus du tout aussi sur de lui. Il peinait à rassembler des pensées cohérentes. Face à lui, la jeune fille attendait mais son visage montrait qu'elle ne souhaitait pas s'attarder ce qui ne lui facilitait pas la tâche. Finalement, il se dégonfla incapable de formuler les véritables mots qu'il aurait du dire et lâcha la première idée qui lui passa par la tête.


    - Les examens du troisième trimestre, c'est quand ?


    Yoko le contempla avec surprise ne s'imaginant pas qu'un élève puisse lui demander une telle date le jour même de la rentrée. Derrière l'adolescent aux lunettes sombres, Seiichi et Tyro se tordirent de rire de cette défilade.


    - Eh bien, je n'ai pas encore les dates importantes de ce nouveau trimestre, répondit-elle. Cependant je t'en informerais dès que je serais passée à mon bureau.


    Le jeune homme aux cheveux de jais la remercia poliment puis la regarda s'éloigner. Il alla ensuite prendre ses affaires dans son casier en ignorant les commentaires de ses deux meilleurs amis.


    Ce jour de rentrée se déroula comme une journée normale. En première heure, Noda ramassa les devoirs qu'elle demandait avant les vacances. L'un portait sur de l'analyse de texte et le second était un compte-rendu de lecture. Comme toujours, Seiichi avait accepté de lire – ou de relire plutôt – l'œuvre concernée et de leur faire un résumé condensé.


    En Mathématiques, le professeur Hashimoto souhaita une bonne année à ses étudiants et les encouragea à travailler toujours aussi dur. Il corrigea ensuite les nombreux exercices sur les équations et les inéquations donné à la classe pour les vacances. Naturellement, il interrogea longuement Seiichi dont la lenteur de raisonnement et de développement des calculs en cette matière n'étaient plus à prouver. L'adolescent aux cheveux ébènes prenait son temps et essayait de se souvenir des leçons que lui avait donné Rentarou mais craignait toujours de commettre une erreur.


    En Économie, rien n'avait changé. Le cours était aussi mortellement ennuyeux. Rentarou se répèta sa décision de l'abandonner l'année prochaine. En Anglais, Aizawa le prenait toujours pour cible lors de ses interrogations orales et il se révélait toujours aussi peu doué.


    A l'heure du déjeuner, Rentarou avait dit à Seiichi et à Shintarou de ne pas l'attendre car il souhaitait parler à leur professeur titulaire. En vérité, le lycéen géant voulait seulement être seul pour réfléchir et s'était donc dirigé vers l'arrière du bâtiment administratif afin de n'être dérangé par surprise. A sa surprise, le jeune homme découvrit qu'une autre personne était déjà assise sur les longues marches.


    - Tu en as mis du temps, dit Seiichi en tournant la tête.


    - Seiichi ? Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda t-il en venant s'asseoir auprès de son ami.


    - En théorie, je suis sensé te retourner la question. Cependant étant donné que je suis venu ici car je savais que tu y viendrais, il serait ridicule de le faire.


    Malgré sa connaissance de l'étendue des capacités de raisonnement du jeune homme aux cheveux ébènes, Rentarou était toujours surpris quand il constatait que celui-ci devinait ses propres sentiments qui l'agitaient et localisait l'endroit où il se réfugiait pour y réfléchir. En même temps, le lycéen géant songea que le second point était moins remarquable. Quand Seiichi se sentait mal, son ami se rendait à ce même endroit.


    - Tu penses que je suis dur avec toi, n'est-ce pas ?


    - Eh bien …


    - Je suis seulement réaliste. Si tu continue à être si hésitant en ce qui concerne Yoko-chan, tu finiras par être blessé à nouveau. As-tu oublié ce qui s'est passé en Octobre ?


    Rentarou se mordit la lèvre inférieure en se rappelant de l'affaire en question. Il n'aimait pas du tout se la remettre en mémoire. Par ailleurs, ses amis et lui avaient établi d'un accord tacite de ne plus l'évoquer entre eux.

     

    - Si tu n'agis pas rapidement, quelqu'un d'autre le fera à ta place, Rentarou, le menaça Seiichi.


    - Yoko-chan ne tombera pas deux fois dans le même piège, objecta t-il.


    - Je ne te parle pas de l'abus de confiance de Noguchi, répliqua Seiichi avec austérité. Avant cela, elle est sortie avec lui parce qu'il a osé lui avouer ses sentiments.


    - Il n'avait pas de vrais sentiments pour elle, lança vivement Rentarou.


    - Sur ce point, je te l'accorde, reprit Seiichi. Cependant je veux te souligner ce fait : Yoko-chan est le genre de filles à accepter de sortir avec un garçon si celui-ci fait l'effort de faire une déclaration.
    - Où tu veux en venir ? grogna t-il.


    Seiichi commença à s'énerver. Il se demanda un instant si son meilleur ami n'était pas atteint d'une forme sévère de l'autisme ou s'il ne se moquait pas de lui en faisant semblant de ne pas comprendre. Le jeune homme contint toutefois son calme et poursuivit ses explications.


    - Avant que tu saches ce que faisait Noguchi, dis-moi sincèrement, qu'est-ce que tu as ressenti pour lui quand tu as su qu'il sortait avec Yoko-chan ?


    Rentarou n'appréciait pas du tout cette question terriblement indiscrète mais pourtant très pertinente. Il se tassait le plus possible sur lui-même. Sa tête semblait essayer de rentrer dans son large cou.


    - Je … j'avais envie de cogner la tête au mur quand j'y pensais … , avoua t-il avec lenteur.


    - Et tu as envie de ressentir à nouveau de tels sentiments ?


    - Evidemment que non, marmonna t-il.


    - Alors tu comprends pourquoi tu dois aller lui dire ce que tu ressens ?


    - Et si elle est embarrassée à cause de ça ? On est amis. Je ne veux pas la mettre mal à l'aise.


    Pour la première fois depuis le début de cette conversation, Seiichi poussa un soupir de découragement. Son entreprise s'avérait encore difficile qu'il ne l'avait imaginé. Il tenta d'utiliser une autre méthode. Puisque la discussion ne fonctionnait pas, il lui fallait user d'une parabole pour illustrer le contenu du message qu'il voulait transmettre. Le jeune ninja ne fut pas long à trouver quelle histoire inventer pour parvenir à ce but.


    - Rentarou, selon toi, quel est la meilleure stratégie pour remporter un match de tennis ?


    Comme à chaque fois où l'on parlait de tennis, Rentarou se dégèla complètement et devint beaucoup plus enthoustiaste et passionné.


    - Je pense qu'il faut observer le jeu adverse pendant un jeu, deux maximum, puis ensuite après avoir déterminé ses points faibles, attaquer sans hésiter et l'écraser complètement.


    Seiichi sourit en dévoilant une bonne partie de sa dentition. Cela l'amusa beaucoup de constater à quel point Rentarou et Tyro étaient tous deux de véritables accros au tennis.


    - Dans ce cas, je vais te raconter le match que tu livres depuis le début de l'année avec Yoko-chan.
    - Tu te trompes, Seiichi, rit Rentarou. Yoko-chan déteste le tennis et le sport en général.


    - Laisse-moi raconter avant de m'interrompre.


    Intrigué, l'adolescent aux lunettes sombres se tut et laissa son compagnon parler.


    - Quand tu as rencontré Yoko-chan en début d'année, elle ne t'aimait pas du tout. C'est un euphémisme de dire cela. Quoique tu faisais, tu perdais contre elle. Tu as donc pris au moins trois jeux contre elle sans rien marquer. Heureusement pendant les vacances d'été, tu as réussi à devenir ami avec elle. Tu as marqué un premier jeu puis un second.


    - Ca se rattrape bien ! Ca fait 3-2 ! s'exclama Rentarou. En tous cas, c'est un match passionnant plein de suspense et d'interrogations !


    - Le match n'est pas encore fini, rappela Seiichi. En Octobre, il est arrivé ce qui est arrivé. Avec ce qui s'est passé, tu as pris deux jeux d'un coup sans rien pouvoir faire. Après, tu n'as su que marquer un seul coup. C'est d'ailleurs le score auquel tu restes actuellement.


    - C'est pas terrible ! Ca fait 4-5 !


    - A présent, comment faut-il s'y prendre pour terminer le match à ton avantage ?


    Pris dans la fièvre de sa passion, Rentarou ne traina pas à répondre :


    - Se dépêcher à marquer les deux points qui manquent et empêcher l'autre de marquer la balle de match qui clorerait la partie.


    - Exactement, approuva Seiichi. Ce qui signifie dans notre conversation ?


    - Euh marquer le plus vite possible ? Non, j'ai déjà dit. Agir très rapidement.


    Levant ses yeux au ciel, Seiichi soupira. Encore une fois, le cerveau, pourtant si évolué et logique en temps normal de son ami, peinait à établir la connexion entre ces éléments.


    - Rentarou, veux-tu perdre ce que tu éprouves pour Yoko-chan ?


    - Non …


    - Alors comporte-toi comme si c'était un match de tennis. Que dois-tu faire avec elle ?


    Rentarou réfléchit et hésita à répondre.


    - Lui avouer ce que je ressens ?


    Epuisé par l'intense travail intellectuel qu'il venait de fournir, l'adolescent aux cheveux ébènes soupira de soulagement d'avoir réussi sa démonstration.


    - Mais Seiichi, comment je suis sensé faire ça ? Je ne sais pas du tout y faire avec les filles.


    - Débrouille-toi, lâcha le jeune ninja impassible.


    - Seiichi !


    Face à la détresse émotionnelle de son meilleur ami, il finit par se retourner et lui répondit de manière beaucoup plus amicale :


    - Une déclaration est quelque chose que tu fais avec ton coeur. Il n'y a personne d'autre que toi qui peut le faire comme toi tu le fais.


    Il ne s'agissait malheureusement pas de la phrase que Rentarou aurait souhaité entendre. Il aurait préféré obtenir une recette miracle tirée d'un quelconque manuel.


    Le lendemain matin, Rentarou se lèva de très bonne heure. Pendant sa pratique, il réfléchit au problème qui le préoccupait actuellement. L'adolescent avait bien des idées pour attirer quelque part Yoko et lui confier ce qu'il désirait lui dire. Toutefois quelque chose le gênait dans ses plans. Le lycéen géant craignait que ses amis n'aient envie de l'espionner à ce moment et souhaitait garder ce moment rien que pour lui. Mine de rien, il connaissait très bien les lascars qui composaient sa bande. C'était tout à fait le genre à le suivre et à l'observer avec la plus grande attention en train d'avouer ses sentiments à la fille dont il était tombé amoureux.


    En revenant à l'internat, il abandonna sa raquette sur sa commode près de l'entrée et prit son uniforme à la même place. Rentarou se hâta ensuite de se rendre à la salle de bains où Seiichi et Shintarou chahutaient avec les pommeaux des douches ce qui avait mouillé bien évidemment le sol.


    - Quels gamins, commenta t-il avec amusement.


    Indifférent à ces jets d'eau fusant autour de lui, il gagna la douche la plus proche et se lava sans s'intérresser à ses deux camarades. Une fois prêts, ils descendirent au réfectoire et mangèrent ensemble. Il sembla à Rentarou que ses deux amis bataillèrent encore pour le repas. Cependant il avait déjà retenu depuis longtemps que ces deux-là, comme Tyro, pouvaient avaler une énorme quantité de nourriture en un temps record. Cela avait beau être habituel, le jeune homme restait perpétuellement surpris à chaque repas de cette vitesse d'ingurgitation.


    Après le petit-déjeuner, ils se séparèrent. Le rouquin partit étudier à la bibliothèque et Seiichi alla à sa visite quotidienne à l'infirmerie. Au lieu de l'attendre, comme chaque jour, Rentarou prétexta avoir oublié quelque chose dans sa chambre et prévint son meilleur ami qu'ils se retrouveraient alors en classe.


    Il s'agissait là d'un mensonge. Dès que Seiichi eut passé la porte de l'infirmerie, il se rendit au bâtiment des cours, passa prendre ses affaires à la salle des casiers et sortit à nouveau dans la cour. Le lycéen géant alla au bâtiment administratif et frappa au bureau de Yoko mais personne ne répondit. Il partit ensuite voir dans sa chambre, s'introduisant avec la plus grande prudence au second étage de l'internat réservé aux filles mais ne la trouva point. L'adolescent redescendit donc en vitesse et comprit sa localisation.


    Se tenant devant les larges portes en chêne de la bibliothèque, Rentarou poussa un profond soupir. Son premier plan venait d'échouer. Il avait décidé d'utiliser le matin pour approcher la jeune fille.
    C'était le seul et unique moment où le lycéen géant pouvait l'approcher sans avoir quelqu'un à côté, et surtout, où il était sur de ne pas être vu par ses amis. Seiichi et Shintarou étaient tous deux occupés de leur côté, Tyro n'arrivait pas au lycée avant les dix minutes précédant le premier cours et Kou se rendait directement en classe. Quant à Takaishi, il l'excluait de l'équation. Le jeune homme étant encore dans son lit.


    Fronçant les sourcils, l'adolescent plaça son menton entre son pouce et son index pour s'aider à réfléchir. Il lui fallait trouver un moyen d'agir sans risquer d'attirer l'attention de Shintarou qui se trouvait comme tous les matins dans cette pièce.


    Lorsqu'il se sentit finalement prêt, Rentarou entra dans les lieux saints de la connaissance et gagna la table où étudiait la vice-présidente du conseil des étudiants. Au passage, il remarqua que beaucoup d'élèves étaient présents, chacun seul à une table. Le jeune homme grimaça un peu.


    - Yo Yoko-chan, lança t-il avec désinvolture malgré un grand trac qui l'envahissait.


    - Rentarou-kun ? s'étonna t-elle en levant la tête. Tu ne viens jamais ici le matin.


    - En fait, il y a un quelque chose que j'ai à te demander.


    - Qu'est-ce que c'est ? Tu as l'air très embarrassé, nota la jeune fille.


    - Eh bien, il y a quelque chose que je ne comprends en Japonais. Est ce que … Est ce que tu pourrais m'aider après les cours ?


    En même temps qu'il formula cette requête, le visage de l'adolescent rougit totalement de honte. Lui qui ne supportait pas de demander de l'aide, il se sentait véritablement humilié de dire cela devant autant de monde. Sans compter qu'il se débrouillait très bien tout seul pour comprendre les cours du professeur Noda en Japonais. Certes, il n'était pas aussi compétent que Seiichi mais il obtenait toujours d'excellents résultats.


    En entendant cela, Yoko ne put s'empêcher d'être suprise. Le changement de couleur de son condisciple ne lui échappa pas non plus. Elle lui sourit.


    - Je t'aiderais, promis.


    Rentarou la remercia alors en s'inclinant du buste puis la quitta. Il rejoignit ensuite sa classe au laboratoire de Chimie au troisième étage du bâtiment des cours et etrouva Kou à leur pailliasse.
    Depuis l'incident provoqué par Seiichi lors du précédent trimestre, les deux garçons faisaient désormais équipe. Leurs binômes étant interdits de repasser la porte de cette salle. Par ailleurs, ils ne s'en portaient pas plus mal tous les deux et pouvaient travailler plus librement à leur expérience sans avoir besoin de vérifier constamment qu'une bêtise n'était pas en train d'être commise. De plus, ils s'entendaient maintenant très bien. Rentarou avait quasiment oublié tout ce que Kou lui avait fait par le passé et lui avait totalement pardonné.


    A la suite de ces deux heures, ils se séparèrent et Rentarou descendit en compagnie de Shintarou à l'étage inférieur vers la salle d'Anglais où Seiichi attendait devant la porte depuis plusieurs minutes.
    Lors de la pause accordée pour le déjeuner, la bande se retrouva dans la salle de Droit et se partagea les provisions du jour. Aujourd'hui, Tyro avait apporté du riz au curry, Kou de nombreuses boules d'onigiri et Raphael du fromage et des pommes.


    - C'est merveilleux d'avoir des amis externes, s'extasia Takaishi après avoir goûté la première bouchée de sa part de riz au curry.


    - En plus, avec nos trois fournisseurs réunis, on a un vrai repas parfaitement équilibré, avec un plat de résistance, une entrée, un fromage et un déssert, ajouta Shintarou en croquant une pomme.


    - En parlant de ce point, tu sais que tu as commencé par le déssert, Shin ?


    - J'adore les fruits, Seiichi ! De plus, je ne mange jamais de viande !


    - Tant mieux ! Ca fait plus à manger pour les autres, s'exclama Tyro avec plaisir.


    Tout en écoutant les discussions de ses amis, Rentarou avait appuyé sa main gauche contre sa tempe et mangeait avec plus de lenteur qu'à l'accoutumée. C'était une feinte destinée à faire croire à ses camarades qu'il était plongé dans d'intenses réflexions.


    La ruse ne tarda pas à prendre. Ce fut naturellement le plus doué d'entre eux pour remarquer le moindre changement dans l'attitude ou l'humeur d'une personne qui mordit à l'hameçon.


    - Rentarou, qu'est-ce qui ne va pas ?


    - Rien du tout, répondit-il sans redresser son visage de son plat.


    - Quand tu réponds ça, ça veut dire qu'il y a vraiment un truc qui ne va pas, rétorqua Tyro. Alors gagnons du temps et raconte-nous tout !


    En son for intérieur, l'adolescent aux lunettes sombres se surprenait encore d'être si bien compris par ses amis. Sans avoir à formulé le moindre mot, ils pouvaient dire quand le jeune colosse se sentait mal. Il cacha un sourire de satisfation qui ne l'aurait pas aidé dans son plan actuel et commença :

     

    - Je me demandais juste ce que vous faisiez en attendant d'aller au club.


    - Bah comme d'hab, non ? Etudier à la bibliothèque, fit Shintarou. Il n'y a d'ailleurs pas grand chose à faire en cette saison.


    - Et vous allez tous y aller ? reprit Rentarou.


    Il avait parlé de son ton naturellement candide et maladroit quand il s'agissait d'un sujet de conversation avec lequel il n'était absolument pas à l'aise. Néanmoins en ce moment, il se servait de ce défaut dont ses amis se moquaient souvent pour la transformer en un atout.


    - J'ai l'impression que Rentarou a quelque chose en tête, dit Seiichi avec malice.


    Rentarou se retint de sourire, se concentrant pour paraître toujours très gêné. Il se souvint même de la honte ressentie en début de matinée pour faire monter le rouge à ses joues.


    - Rentarou-kun, tu as un truc de prévu ? demanda Takaishi qui était juste en face du lycéen géant.


    - C'est à dire que …


    - Tu ferais mieux d'avouer, Rentarou, conseilla Tyro qui semblait très intérressé par le sujet. De toute manière, tu sais que bien que Seiichi va te cuisiner jusqu'à ce que tu craches le morceau !


    - Pour notre plus grand plaisir, ajouta Shintarou en pouffant de rire.


    - Il n'y a que moi ici qui se soucie du respect de la vie privée des autres ? émit Raphael qui continuait de manger bien tranquillement sa part malgré l'agitation qui régnait autour de lui.


    Rentarou jeta un regard à ses camarades puis continua en poussant un profond soupir.


    - D'accord, je vais vous dire, lâcha t-il en feignant l'exaspération. Je .. j'ai demandé à Yoko-chan de m'attendre dans le parc près du lycée.


    Alors que ses amis ne disaient encore rien, Seiichi interrompit ce silence en recrachant violemment le contenu du verre de thé vert qu'il venait de boire sur le blazer blanc en laine de Raphael. Le jeune ninja s'excusa auprès de celui-ci qui essuya comme il put les tâches avec son mouchoir et se tourna immédiatement vers son meilleur ami.


    - Tu plaisantes ?


    - C'est toi qui m'a dit d'aller vite, non ?


    - Te connaissant, je pensais vraiment que tu mettrais au moins une semaine avant te décider à le faire, avoua Seiichi.


    - Ne te plains pas puisque tu gagnes ton pari, lança Tyro grognenard. J'avais dit trois semaines !


    - Parce que vous faites des paris sur moi ? s'indigna le lycéen géant.


    - Il faut bien vivre, rit Tyro.


    Rentarou ronchonna et se concentra à prendre son riz avec ses baguettes et à l'avaler. Il étudia en même temps les attitudes de ses camarades et espèra avoir su les tromper.


    - Allons-y ! s'écria soudainement Shintarou.


    - Où ça ? interrogea Takaishi.


    - Ben dans le parc ! Ca va être super intérressant de voir Rentarou !


    Aussitôt Seiichi leva sa main gauche et continuant à manger de la seconde.


    - Je viens !


    - Moi aussi ! Moi aussi ! piaffa Tyro.


    - Ce n'est pas très correct, dit Takaishi. Cependant …


    - Mais tu as très envie d'y aller aussi, le coupa Kou en lui donnant une bourrade dans le dos.


    Après la pause du déjeuner, les adolescents se séparèrent et retournèrent en classe. Durant le trajet jusqu'à la salle de Japonais, Rentarou eut le droit d'entendre de petites moqueries de la part de Seiichi et Shintarou. Il n'y prêta pas attention et n'entendit jamais un seul mot de leurs propos. Il avait placé les écouteurs de son lecteur MP3 dans ses oreilles et appuyé sur le bouton lecture avant même de quitter la salle de Droit et les garda jusqu'à dans sa classe jusqu'à l'arrivée du professeur Noda.


    Après une heure à écouter son enseignante parler du charme et de la magnifience des haikus, Rentarou se sentit soulagé d'entendre la sonnerie retentir. Certes, il se sentait très mal à l'aise et nerveux vis à vis de ce qui l'attendait très bientôt mais le lycéen géant ne supportait plus les cours de l'étude de la poésie qu'avait commencé Noda. Le pire, c'était que ce thème avait seulement débuté depuis hier et devait durer tout le troisième trimestre.


    Rassemblant ses affaires en prenant son temps, Rentarou observa avec attention ce qui se déroulait dans sa classe. Il remarqua Sawamura passer devant sa table et s'arrêter devant celle de Seiichi pour commencer à engager la conversation avec lui à la grande surprise de son meilleur ami. Sawamura n'était pas connu pour avoir une haute estime de Seiichi et ce dernier partageait les mêmes sentiments à son égard. Toutefois, il n'existait pas réelleent de désaccord entre eux. Ils se contentaient de s'ignorer et ne s'adressait pas la parole sans une raison valable. De l'autre côté, Shintarou était aussi très occupé : la fille assise juste devant lui était en grande conversation avec le petit rouquin.


    D'une main ferme, Rentarou saisit son sac et le mit sur son dos en sortant de classe. L'adolescent ne put s'empêcher de sourire narquoisement. Cela lui avait fallu une âpre négociation mais il était parvenu à convaincre Sawamura de lui prêter un coup de main pour empêcher ses deux amis de le suivre. Il l'avait fait au matin en attendant devant le laboratoire. Cela lui coûterait les réponses des devoirs de Mathématiques jusqu'à la fin du mois mais l'arrangement lui convenait.


    Sur ce, le lycéen géant remonta le couloir à travers le flux de lycéens qui y circulaient. Il alla s'arrêter au niveau de la salle d'Anglais et répéra Yoko au milieu de cette foule. Tous deux se saluèrent et descendirent ensemble les escaliers avant de sortir à l'extérieur. La jeune fille s'apprêta à se diriger vers le bâtiment de vie scolaire pour se rendre à la bibliothèque comme prévu.
    - Attends ! la stoppa Rentarou.


    Contrariée, elle se retourna les sourcils froncés, les mains sur les hanches. Rentarou sentit sa pomme d'adam remonter et déglutit difficilement. Il fallait jouer très finement pour éviter la colère qui menaçait de se manifester.


    - Tu ne veux plus étudier ?


    - En fait, il y a un truc, commença t-il avec une forte nervosité, que je veux te parler. Mais je ne me sens pas capable de le dire en public alors j'ai inventé ce mensonge. Je suis désolé.


    Le jeune homme aux lunettes sombres attentit la réaction avec inquiètude et appréhension. Il était quasiment convaincu qu'elle allait lui hurler dessus. En fait, celle-ci se contenta de le scruter longuement avant de demander d'une voix sévère mais calme :


    - Est-ce important ?


    - Euh oui, mais …


    - Dans ce cas, je veux bien t'écouter, décida t-elle. Où veux-tu aller ?


    Rentarou eut l'impression d'être capable de respirer à nouveau en entendant cette phrase. C'était comme si on l'avait déchargé d'un fardeau de cent kilos. Il lui proposa d'aller derrière le bâtiment administratif, l'endroit des perdus comme elle le disait. La jeune fille accepta.


    En arrivant à destination, ils s'assirent sur la seconde marche. Yoko tourna son corps vers Rentarou et demanda :


    - Alors ? De quoi veux tu me parler ?


    De plus en plus nerveux, Rentarou se sentit à nouveau ne plus savoir respirer. Pour se rassurer, il inspira normalement plusieurs fois dans le creux de sa main. En constatant de pas commencer une crise, le lycéen géant tenta de se calmer puis se répèta rapidement l'histoire de Seiichi et s'imagina sur un court de tennis, en train de tenir sa raquette. Pour marquer le point final, il devait la lever et frapper fort la balle à envoyer.


    - Je t'aime !


    En se concentrant sur la rapidité, le jeune homme avait lâché ces mots en criant presque. Lorsque son esprit l'eut réalisé, son visage se colora d'un rouge cramoisi et détourna la tête.


    Décontenancée, Yoko ne s'était jamais attendue à une telle déclaration, surtout de la part de Rentarou. A la fois, cela l'effrayait mais l'excitait également. Depuis son expérience avec Noguchi, l'adolescente s'était totalement fermée aux garçons et aux histoires amoureuses. Cependant elle connaissait Rentarou et savait que ce garçon était incapable de mentir, et surtout pas si un mensonge impliquait les sentiments des autres.


    - Tu mérites quelqu'un de mieux pourtant.


    Il se tourna aussitôt vivement.


    - Il n'y a pas personne de mieux que toi ! En tout cas, pas pour moi !


    - Rentarou-kun, c'est moi qui t'ai toujours causé que des ennuis depuis le début de l'année. Je n'ai jamais su te comprendre ni t'aider alors …


    - C'est pour ça que je t'aime, l'interrompit-il. Peut-être que je suis fou comme le disent Seiichi et Tyro mais moi … Même si je suis énervé quand tu t'opposes à moi, je suis aussi impressionné. Dans n'importe quelle situation, tu ne te laisses pas faire et tu t'imposes sans en démordre.


    - Au premier trimestre, je te traitais comme un poisson pourri, rappela t-elle en fixant, toujours très étonnée, le jeune homme.


    - A chaque fois, je le méritais. Même si tu t'énerves, tu es juste. Tu agis seulement dans l'interet des élèves et du lycée. Je pense que les personnes qui défendent leurs convictions jusqu'au bout sans cèder un pouce de terrain sont vraiment admirables.


    - C'est la première fois qu'on me dit ça, avoua t-elle. Tout le monde se fiche toujours de ce que je fais. Souvent on me méprise et on m'ignore. Parfois, on râle. Mais on ne me dit jamais que je fais un bon travail. Pas même les profs.


    D'un doigt, elle écrasa une larme naissante au coin de son oeil. Elle ne voulut pas pleurer et souhaita rester forte et digne.


    - On se ressemble, tu sais, plus que tu ne le crois, ajouta le lycéen géant. Moi aussi, je serais capable de faire n'importe quoi pour défendre mes convictions. Je suppose que tu t'en es rendu compte mais je suis un ardent défenseur de la justice. Je suis prêt à me battre pour elle qu'importe qui j'affronte, même si ça devait être un ami.


    Son ton diminua légèrement quand il aborda ce dernier point.


    - Mais j'espère que ce cas de figure ne se présentera jamais.


    Yoko écouta en silence les paroles de son prétendant et médita dessus. Rentarou la laissa réfléchir sans montrer nul signe d'impatience. La jeune fille fit un rapide bilan de ce qu'elle connaissait de lui. Par son attirance physique, elle n'avait jamais été séduite. La caucasienne préfèrait les garçons avec des cheveux un peu plus longs et mieux entretenus. Cependant ses qualités dévoilées tout le long de cette année l'avaient souvent impressionné. l'adolescente apprécia son calme, sa capacité à écouter les soucis des autres sans paraître ennuyé le moins du monde, sa détermination quand il rencontrait un obstacle à surmonter, sa prévénance et surtout sa sincérité.


    - Tu voudrais sortir avec moi ? finit-elle par demander.


    En entendant à nouveau le son de sa voix, il réagit immédiatement.


    - Eh bien, si tu n'en ai pas gêné, répondit-il timidement. Ne te force pas pour moi.


    - Je suis d'accord pour une sortie, annonça t-elle. Après, on verra si toi et moi sommes d'accord pour continuer, ça te va ?


    - Très bien, approuva le lycéen géant. Quand ?


    - C'est toi qui m'invite alors à toi de trouver.


    - OK. Demain !


    Yoko soupira, partagée entre la désapprobation et l'amusement. Son compagnon ne perdait décidement pas de temps.


    - Pas pendant la semaine.


    - Alors Vendredi après les cours ? On sera en week-end. C'est plus la semaine.


    - Ca me convient, accepta t-elle cette fois ci.

     

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