• Chapitre 55

    Chapitre 55


    En se levant lors du dernier jour de cette semaine, Rentarou avait pensé vivre une journée classique sans rien venant ébranler complètement le monde qui s'était progressivement bâti autour de lui cette année.


    Comme chaque matin, il alla pratiquer des exercices de tennis, se doucha et prit son petit-déjeuner avant de rejoindre avec Seiichi la salle des casiers où arriva au même moment Tyro. Les Sanonis discutèrent ensemble tout en prenant leurs affaires pour la matinée.


    - Je parie que j'ai interro de Maths ce matin, déplora Tyro. Hashimoto-sensei ne nous l'a pas fait encore cette semaine.


    - Et moi, je crois que je préfèrerais encore avoir une interro en Anglais que d'aller en cours maintenant, rétorqua Rentarou.


    - Tu détestes à ce point l'Economie ? fit Seiichi soufflé.


    - Je ne déteste pas vraiment. La matière est facile. Mais ce cours est si ennuyeux. J'ai l'impression que ce prof a avalé un produit soporifique et son haleine nous diffuse l'odeur.


    - Ce n'est pas possible, objecta Seiichi pragmatique.


    - Parce que tu n'as pas idée de l'ennui de ce cours et ce prof, soupira Rentarou. Je me demande sérieusement comment Shin fait pour rester si actif sans jamais bailler et prendre absolument tout ce qui est dit en note.


    En même temps qu'il formulait ces critiques, l'adolescent feuilleta ses cahiers et ses manuels. Peu à peu, son visage pâlit affreusement.


    - Ca ne va pas, Rentarou ? s'inquiéta Tyro qui venait à l'instant de terminer de verrouiller la porte de son casier.


    - Quelle heure est-il ? demanda t-il catastrophé.


    Aussitôt Seiichi sortit la montre à gousset de son grand-père de sa poche et l'ouvrit pour lire l'heure.


    - Il est 8h16.


    - Punaise ! J'ai dix minutes pour faire l'aller-retour jusqu'à ma chambre et trouver cette foutue dissert d'Histoire !


    Sans s'expliquer davantage, ce qui aurait été inutile, il s'élança rapidement et quitta ses deux amis sans rien dire.


    - Ca c'est un décollage en vitesse lumière ! plaisanta Tyro en riant.


    Les deux camarades s'apprêtèrent à partir eux aussi pour se rendre en cours. Peu avant d'atteindre la sortie, ils aperçurent Kurata entrer. Celui-ci avait attaché ses cheveux aujourd'hui et adressait un regard glacial aux deux compères.


    - Où est Satsuma ? demanda t-il d'une voix distante et hautaine.


    - Il expérimente la vitesse hyperlumière, railla Tyro en éclatant de rire.


    - Il devrait bientôt atterrir sur la planète classe, ne t'en fais pas, ajouta Seiichi en riant lui aussi.


    N'appréciant absolument pas que quelqu'un puisse se payer de sa tête, Kurata fronça ses sourcils et toisa ses interlocuteurs avec un mélange de mépris et colère.


    - Cessez cette attitude et répondez-moi clairement, aboya t-il furieusement. Où est Satsuma ?


    - Ta maman ne t'a jamais appris à dire s'il te plaît pour demander ? s'enquit Tyro narquois.


    - Sakumai, ça suffit j'ai dit !


    Vivement, Seiichi plaça sa main droite sur l'épaule droite de Tyro de manière à bloquer son ami avec son bras.


    - Il est parti chercher un devoir. Il sera en cours ensuite. Si tu n'as pas le temps de lui parler ce matin, nous serons à la salle de Droit à midi pour le déjeuner.


    Kurata passa sa main sous ses cheveux de corbeau derrière sa tête et médita à ces informations que venaient de lui donner l'adolescent.


    - C'est très étrange. Votre classe a Hashimoto comme prof principal, pas Yamaguchi.


    - Et alors ? On t'emmerde ! répliqua Tyro avec agressivité.


    - Puisque nous t'avons répondu, nous allons en cours, annonça Seiichi qui commençait à fatiguer à retenir son ami. Nous allons finir par être en retard.


    Ils quittèrent la pièce sans adresser le moindre signe de salut à leur buchou. Le jeune ninja conserva sa poigne sur son ami jusqu'au moment où ils atteignirent les escaliers.


    - Je déteste Kurata ! explosa Tyro. Si tu m'avais pas retenu, je lui aurai refait le portrait !


    - Je préfère d'avoir retenu alors, sourit Seiichi en serrant l'anse de sa serviette.


    - Vivement qu'on batte ce sale type s'exclama Tyro.


    - Nous avons dit que nous attendions la finale pour le défier, rappela son ami.


    - Rentarou n'attendra pas jusque là. Moi non plus, bougonna t-il.


    - Nous avons besoin de progresser un maximum et être sûrs de nos chances, Tyro. Ce n'est pas toi qui disait que Kurata était un sérieux et redoutable adversaire ?


    - Absolument. Mais avec tout ce que j'ai appris sur ce sale type, je n'ai plus envie de me ménager. Je n'attends que le jour où il prendra sa raclée bien méritée.


    Seiichi éclata de rire. Malgré leurs différences de caractère, ses deux meilleurs amis avaient les mêmes réactions. Ils se séparèrent sur le pied de ces marches. Tyro se rendait dans la salle informatique au rez-de-chaussée. Comme il n'avait jamais cours la première heure du matin le Vendredi, l'adolescent aux cheveux ébènes monta au troisième étage et s'installa sur les marches pour lire un roman en attendant.


    Quand la matinée se termina, la bande se retrouva, conformément à ses habitudes, à l'intérieur de la salle de Droit. Kou, Tyro et Raphael avaient ramené aujourd'hui du poisson, du porc, du riz et une tarte aux pommes. Ils s'étaient partagés équitablement ses victuailles et les savouraient.


    Au milieu de cet agréable et convivial repas, la porte s'ouvrit. Kurata entra et approcha.


    - Kurata-buchou ? fit Shintarou qui était toujours assis en face de l'entrée. Que fait-il là ?


    - Je souhaiter parler à Satsuma, dit Kurata en posant les yeux sur la personne qu'il recherchait depuis ce matin. Tu n'es pas facile à trouver.


    - Désolé mais je ne peux pas être à ta disposition toute la journée, répliqua Rentarou poliment mais fermement.


    Le jeune homme de troisième année remarqua alors la présence de Raphael.


    - Tu es là aussi, Raphael. C'est étonnant mais tant mieux pour moi.


    - Pourquoi ça t'étonne qu'il soit là ? demanda Takaishi.


    - Les secondes années ne fréquentent pas les morveux de première année, assena t-il de sa voix froide. Ils préfèrent se grandir et côtoyer des personnes mûres.


    Fronçant les sourcils, Raphael posa son plat sur le sol devant lui et redressa la tête. Il adressa au jeune homme en face de lui un regard similaire au sien.


    - Personnellement, je préfère me tenir avec des petites gens de première année, comme tu peux le dire, plutôt que fréquenter certains élèves de troisième année, prétentieux et totalement imbus de leur personne.


    Kurata étouffa un juron. Il n'aimait pas du tout d'être si ouvertement critiqué et remis à sa place.
    - A présent, si tu as quelque chose à nous dire à Satsuma et à moi, dis-le. Autrement pars.


    - Tu as raison. Je ne tiens à rester longtemps ici. Satsuma, Raphael, je voulais vous demander de ne pas venir au club tout à l'heure.


    - Pourquoi ? voulut savoir Rentarou.


    - J'ai décidé d'organiser une séance spéciale d'entrainement pour les premières années. Ne m'en demandez pas plus, c'est secret.


    - Incroyable ! souffla Tyro avec sarcasme. J'ai passé la moitié de l'année à te demander ça et ça vient enfin ! C'est un miracle ?


    - Le plus surprenant est que notre buchou ne semble pas effrayé. Il va pourtant passer deux heures avec de nombreuses petites gens de première année, ajouta Seiichi qui était le seul à continuer à manger depuis que Kurata était entré dans la pièce.


    En constatant qu'il était la cible de moqueries, Kurata tourna les talons et quitta la salle. Dès son départ, une tempête de rires se déclencha. Raphael rit aussi, moins longtemps et plus calmement.


    - En tous cas, tu as été trop cool, Raphael-san, déclara Kou. Tu l'as complètement remis à sa place !


    - Moi, ça m'a surpris, avoua Shintarou. C'est la première fois que tu parles si longtemps et que tu prends ouvertement position.


    - Arrêtez s'il vous plaît, se défendit le jeune français. Je n'ai pas de mérite. Je ne supporte pas de voir Kurata et encore moins de l'entendre.


    - Quand même, je me demande les intentions de Kurata, dit Seiichi pensif. C'est curieux ce revirement d'attitude. Il nous prend toujours de haut, nous évite et il veut nous entraîner à présent.


    - Et s'il essayait de changer ? suggéra Rentarou. Je sais très bien que les gens ne changent pas si facilement, surtout quand ils sont enfoncés dans leur confort personnel. Mais ça peut arriver.


    - Oui, il a pu lui arriver un événement qui lui a procuré un déclencheur le faisant réfléchir à ses actes, approuva Kou.


    - Il n'avait pas eu l'air de s'amender à l'instant. Il nous a appelé les morveux de première année. C'est devenu un terme amical ça ?


    - C'est un très long chemin pour changer d'attitude et les rechutes sont fréquentes, Tyro. Je pense que nous devrions faire des efforts pour le supporter si c'est le cas. Ca l'aiderait.


    Kou baissa la tête en disant ces mots. Il connaissait parfaitement ce long chemin qu'il fallait emprunter pour obtenir la repentance et la rédemption. A plusieurs reprises, le jeune homme était retombé dans un de ses travers un jour où il se sentait de mauvaise humeur ou avait des ennuis. Par chance, le garçon avait eu son meilleur ami à ses côtés ce qui lui avait permis chaque fois de revenir à de meilleurs sentiments.


    - Bah, ça ne nous engage à rien, estima Shintarou. On y va ce soir, on voit ce qu'il en retourne et on analysera ensuite. C'est aussi simple que ça. Pas la peine de se prendre la tête.


    Sur cette conclusion, les adolescents recommencèrent à manger. Peu avant la reprise des cours, ils partirent en laissant Seiichi et Takaishi ranger. Puisque tous deux étaient désormais interdits d'assister aux cours de Chimie, ceux-ci avaient le temps de nettoyer. Les quatre lycéens descendirent les trois étages pour aller enfiler leur blouse blanche entreposée dans leur casier puis remonter au laboratoire ensuite.


    A la fin des cours, les lycéens allèrent ranger leurs affaires dans leur casier et se séparèrent. Se retrouvant seul, Rentarou décida d'aller étudier à la bibliothèque. Lors d'un dernier jour de semaine, il aurait préféré éviter. L'adolescent consulta son agenda et prit les manuels et cahiers dont il aurait besoin avant de quitter la salle.


    En arrivant à la bibliothèque, il chercha une table de libre ou au moins quelqu'un l'autorisant à travailler à ses côtés. Au fur et à mesure qu'il avançait vers le fond de la salle, ses yeux aperçurent Yoko et Raphael assis à la même table. Le jeune homme les rejoignit d'une bonne foulée et s'installa à côté de la jeune fille.


    - Raphael-san m'a dit que vous étiez des exilés aujourd'hui, plaisanta Yoko.


    - Eh oui, confirma Rentarou avec regret. J'avais envie de faire quelque chose de plus amusant aujourd'hui. Enfin au moins, une fois mes devoirs finis, je serais tranquille pour ce week-end !


    - Tu ne travailles qu'avec tes devoirs ? s'étonna t-elle. Tu ne révises pas ?


    - Bien sur que si. Je relis environ trois heures chaque jour toutes les fiches récapitulatives que je fais avec mes cours.


    Les deux adolescents décidèrent de se mettre à leur travail. Yoko se replongea, visiblement très peu motivée, dans ses exercices de Mathématiques. Parallèlement, Rentarou commença à entreprendre la dissertation que le professeur Tanaka leur avait donné au matin sur la crise économique de 1929 et ses conséquences dans le monde.


    Au bout d'une demie-heure, la voix agacée de Raphael vint rompre le silence :


    - Il faut vraiment que les japonais soient fous ou sadiques pour inventer une telle écriture !


    - Qu'est-ce que tu as, Raphael-san ? s'enquit Rentarou en redressant la tête de son livre.


    - Il essaie d'apprendre des kanjis, révéla Yoko. Allez, calme-toi, Raphael-san. Tout le monde sait que c'est très dur. Tu ne dois pas te décourager.


    - Combien de temps un japonais met pour apprendre ces signes diaboliques ? fit Raphael.


    - il faut souvent un certain temps. Au minimum toute la première année de primaire mais souvent on ne réussit véritablement à intégrer ce système vers la troisième année.


    Yoko pointa alors son index vers son voisin de gauche.


    - Je suis sûre que même celui-là a eu du mal à retenir les kanjis.


    Gêné, Rentarou se gratta la joue d'un doigt et tourna la tête pour regarder ailleurs.


    - En fait, j'ai appris tout ceux qu'on apprend jusqu'en troisième année lors du premier mois de ma première année de primaire et à la fin de l'année, je connaissais tous ceux qu'on apprend en primaire.


    - Oublie ce type finalement, soupira Yoko. Il n'est pas humain.


    - Je pense que tu as raison, approuva Raphael qui connaissait les nombreuses capacités innées et peu ordinaires du lycéen géant.


    - Désolé, je suis vraiment humain, protesta Rentarou en remettant sa tête dans son axe normal. Je suis juste un peu différent de vous.


    - Mais toi, Yoko, tu es normale, reprit Raphael. Cela t'a pris longtemps d'apprendre les kanjis ?


    - Le souci, c'est que je n'ai pas étudié normalement, répondit-elle un peu embarrassé.


    - Comment ça ? fit Rentarou.


    - Ma mère m'a toujours fait étudié le plus possible dès mon plus jeune âge. J'ai appris les kanjis de trois à cinq ans. Je lisais les livres qu'elle me donnait et chaque fois que je trouvais un kanji que je ne connaissais pas, je l'écrivais dans un carnet et je cherchais dans le dictionnaire son sens puis je l'écrivais aussi.


    - Vous êtes tous les deux spéciaux alors, constata le jeune français. Ca ne m'aide pas.


    - Si tu cherches un élève moyen et normal, tu n'as qu'à interroger Tyro, conseilla Rentarou. C'est l'élève moyen japonais par excellence !

     

     

    ***

     

    A la sortie des cours, Seiichi avait rejoint ses amis directement au club de tennis. Ils s'étaient déshabillés ensemble avant de mettre leur tenue de sport tout en discutant et en plaisantant. Comme toujours, l'adolescent aux cheveux ébènes se changea en gardant le dos en face du mur. Bien qu'il acceptait de laisser ses amis voir ses nombreuses cicatrices, celui-ci conservait les habitudes prises pour les cacher.


    En quittant les vestiaires, Kurata leur demanda de s'aligner et de former des rangs de cinq personnes. Naturellement la bande choisit de se réunir sur un seul et de se mettre à la fin pour communiquer discrètement entre eux et se moquer de leur buchou si l'occasion se présentait.


    Dès son arrivée sur les lieux, Seiichi se raidit et sentit que quelque chose n'allait pas. A l'écart, peu avant le premier court, était stationnée une troupe d'élèves de troisième année. Aucun d'eux ne portait de tenue adaptée pour faire du sport. Ils restaient dans leur uniforme. Leur nombre impressionna Seiichi. Il était pourtant bien placé pour savoir qu'il n'y avait pas autant d'élèves de ce niveau inscrit au club. Il y avait qu'onze en excluant le trio qui menait le club, Kurata, Uegami et Ogawa. Or, le jeune ninja en comptait au moins trente. D'où venait le surplus ? Et dans quel but étaient-ils rassemblés là ?


    Inquiet, il choisit ne rien dire à ses camarades mais se tint sur ses gardes. Son esprit ne cessa de penser que de graves événements pouvaient suivre mais n'arrivait pas à imaginer de quoi il s'agirait.
    Entre la troupe de troisièmes années et le rassemblement des premières années se trouvait Kurata. Celui-ci avait relâché ses cheveux, comme chaque fois où il terminait ses cours, qui tombaient maintenant sur ses épaules. Sa main gauche semblait jouer avec sa raquette et la faisait tournoyer lentement sur le sol.


    - Tout le monde, avant de commencer ce que j'ai prévu, dit Kurata en prenant la parole, j'ai besoin de préparatifs.


    Il marqua une courte pause et appela un nom :


    - Yamamoto !


    Surpris d'être nommé, Takaishi écarquilla les yeux. Il se demanda s'il ne s'adressait pas à un autre qui portait le même nom de famille que lui avant de souvenir être le seul au club à avoir ce nom. Du moins, en première année. En seconde année, c'était le cas de deux élèves. Le garçon sortit donc des rangs et s'avança vers Kurata.


    Redoublant d'attention, Seiichi essaya de deviner ce que Kurata disait à son ami. Malheureusement celui-ci s'était tourné pour lui parler. Il lui était impossible de lire les mots sur ses lèvres ou de voir son expression faciale. De toute manière, ce dernier point ne l'aurait pas aidé. Comme lui-même, le jeune homme aux cheveux de corbeau n'exprimait pas physiquement ses sentiments.


    Concentré à suivre leurs actions, il vit Takaishi entrer à l'intérieur du court, Kurata refermer la porte derrière lui et son ami marcher et s'asseoir sur la chaise de l'arbitre.


    - On va peut-être faire des matches d'entrainement, suggéra Tyro, et Taka-chan va faire l'arbitre.


    - Un seul arbitre ? fit Shintarou sceptique. Il n'y aura guère de matches alors !


    - On apprend autant en regardant un match qu'en jouant, répliqua Tyro. Ca permet de voir les erreurs et les points forts d'un autre. En même temps, on peut comparer à son propre style de jeu.


    Seiichi approuvait les paroles de Tyro mais ne le fit pas savoir. Il espérait se tromper mais doutait de plus en plus se trouver à une simple séance d'entrainement. Le jeune ninja se sentait de plus en plus mal et retrouvait les sensations qu'il avait éprouvé à chaque fois qu'il avait commis une action que son père désapprouvait. Chaque fois où il avait senti son cœur serrait si fort et son estomac se crispait autant, il avait essuyé d'injustes et épouvantables réprimandes et reçu des coups de fouet sur son dos.


    - A présent, il est temps de passer aux choses sérieuses, annonça Kurata.


    Très attentifs, les premières années écoutèrent en silence ce qui allait suivre.


    - Pour ceux que je citerais le nom, je demande de me rejoindre.


    Il se tut quelques minutes et apela trois personnes :


    - Fujita ! Sakumai ! Shiromiya !


    Les trois susnommés échangèrent un regard surpris. Kou aussi se demanda ce qu'il voulait à ses amis et s'inquiéta. Ils obéirent et sortirent des rangs pour prendre place face à Kurata.


    - Vous êtes très obéissants, pour une fois, sourit narquoisement celui-ci en remontant ses lunettes.


    De plus en plus nerveux, Seiichi ne manifesta toujours pas son inquiétude et continua de suivre ce discours attentivement. Des deux côtés du jeune ninja, Shintarou et Tyro commencèrent à ressentir pour la première fois une appréhension vis à vis de cette situation.


    - J'ai appris ces derniers mois que vous complotiez contre moi, reprit Kurata. Par conséquent, je vous demanderais de démissionner du club.


    Seiichi sourit. Il comprit enfin l'objectif de Kurata.


    - Et si nous refusons ? demanda t-il d'une voix forte dépourvue de craintes.


    - Je n'accepte aucun refus, déclara simplement le jeune homme aux cheveux de corbeau.


    - Il y a une première fois à tout, rétorqua Tyro. Parce que je ne démissionnerais pas !


    - Moi non plus, ajouta Shintarou aussitôt que son camarade eut achevé sa phrase.


    - Alors Kurata ? Que vas-tu faire ?


    Seiichi venait de parler à l'instant. Malgré son apparente décontraction, le jeune ninja ne l'était absolument pas. Il avait deviné la stratégie de Kurata et craignait pour les élèves se trouvant derrière eux mais ne possédait malheureusement aucun moyen de les protéger tous de la furie du buchou du club.


    - Dans ce cas, je compte faire appel à votre noblesse de cœur, reprit Kurata.


    Il se retourna un instant et montra d'un simple geste du bras la masse d'élèves derrière lui. A cet instant, Seiichi remarqua que certains portaient des battes de base-ball. Il grimaça d'une telle mauvaise nouvelle mais se refusa à démordre de sa position.


    - C'est une année terriblement importante la troisième année de lycée, dit-il d'un ton badin, la main droite jouant avec une de ses mèches. Cela décide de votre avenir pour entrer à l'université et choisir votre voie. Cependant pour ceux qui n'ont pas d'appuis solides de la part de leur famille et qui croisent, pour leur malchance, une personne aussi puissante que moi, ils risquent de ne jamais voir les belles lueurs de triomphe de l'avenir qu'ils avaient pu rêver jusque là. A moins … à moins de m'obéir évidemment.


    Tyro grogna tel un chien enragé de l'entendre se pavoiser de ses méthodes douteuses sans éprouver ni le moindre remords ni la moindre honte.


    - J'ai rassemblé aujourd'hui ceux qui étaient les plus forts et les plus costauds, poursuivit-il beaucoup plus durement. Continuez à refuser et je les lâche sur vous jusqu'à ce que vous acceptiez de capituler et de démissionner !


    - C'est du chantage ! Jamais ! cria Shintarou.


    Tyro baissa alors la tête.


    - Il n'y a pas vraiment de choix, soupira t-il.


    Le jeune tennisman se retourna et montra qu'une autre troupe de troisièmes années était placée derrière le groupe des premières années. Kurata avait soigneusement préparé son coup en les encerclant pour empêcher de fuir.


    - Tyro ! cria Shintarou la voix pleine de reproches.


    Le jeune homme secoua négativement la tête. Il paraissait totalement abattu.


    - Je suis indigné par de telles méthodes. Je ne veux pas fuir. Je veux me battre contre ces types et en mettre le plus possible à terre. Mais ceux qui sont derrière nous n'ont rien demandé. On ne peut pas les entraîner là dedans.


    - Mais …


    - C'est fini, Shin, dit Tyro en baissant la tête.


    Mais le jeune rouquin ne souhaitait pas en rester là. Il fit quelque chose qui surprit tout le monde et à laquelle personne ne s'attendit. Il utilisa sa capacité à sauter et réalisa un plaquage contre Kurata. Il lui donna un coup de poing dans le ventre. N'ayant pas pu de le contracter pour atténuer la douleur, le buchou cria. Dans un réflexe de défense, il utilisa sa raquette qui atteignit son opposant au visage. Shintarou tomba et s'étala de tout son long la face contre le sol.


    Dans le même temps, Kurata leva sa main droite et claqua des doigts. Cela donna le signal à son armée de déclencher les hostilités. Il donna ensuite un coup de pied dans le corps de Shintarou et l'éjecta quelques mètres plus loin, en dehors de la ligne de combat avant de courir au court dans lequel était Takaishi depuis le commencement et de s'y enfermer.


    Lorsque les troisièmes années avaient commencé à déferler vers les premières années, la grande majorité, instinctivement, avait crié de frayeur. A l'arrière, l'assaut fut maitrisé. Resté tout seul au dernier rang, Kou s'était avancé de cinq mètres et placé devant ses camarades. Il les protégeait. Certes, ils étaient nombreux. A quinze contre un, cela se rapprochait du suicide. Le jeune homme aux cheveux ras se trouvait en position d'infériorité. Cependant il avait appris à se battre et surtout à esquiver les coups par son enfance malheureuse. Il utilisait ses bras, en les plaçant devant son visage, pour bloquer les attaques adverses. Avec ses jambes, il attrapait celles de ses opposants et les faisait tomber. Cela ne durait pas longtemps. Ils finissaient par se relever mais le garçon ne se décourageait et persévérait.


    Lorsqu'il affronta les individus porteurs de battes, Kou leur arracha et les lança derrière lui. Cela permit aux élèves voulant se battre eux aussi de les ramasser et de venir aider.


    A l'avant, le combat ne se passait pas du tout de la même manière. Seiichi et Tyro étaient les seuls à lutter contre seize gaillards redoutables. Ils s'étaient placés naturellement dos à dos afin de se protéger mutuellement. Seiichi utilisait ses techniques apprises avec les arts martiaux et frappait avec ses avant-bras. Tyro se contentait de ses seuls poings pour faire des dégâts. Il réussit d'ailleurs d'un coup bien placé à fracasser la mâchoire d'un de ses adversaires qui se retira du combat à cause de la douleur.


    Cependant il subissait sans cesse des blessures. Il n'avait pas appris à se protéger et à se défendre. Son visage était couvert d'entailles et de plaies. Seiichi ne faisait pas beaucoup mieux. Un des combattants était parvenu à l'atteindre au front et avait endommagé l'arcade sourcilière ce qui faisait couler le sang sur tout son visage.


    A l'intérieur du court duquel il s'était retrouvé prisonnier en toute bonne foi, Takaishi était désolé et ravagé par ce désastre. Il se sentait affreusement mal d'être retenu ici, même si ce n'était pas de sa faute, pendant que ses amis se battaient et souffraient sous ses yeux.


    Les mains accrochés au fin grillage resserré qui empêchait de grimper, il essayait de secouer et de casser celui ci, en vain.


    - Kurata ! Kurata, s'il te plaît ! Arrête ça ! S'il te plaît !


    Assis sur l'un des bancs loin du jeune fan de base-ball, Kurata secoua faiblement la tête pour répondre négativement aux suppliques qu'il lui était adressé.


    - Ce n'est pas encore l'heure, dit-il très tranquillement.


    - Tu n'es qu'un horrible monstre !


    ***

     

    Pendant ce temps, à la bibliothèque, on était très loin de se douter des horribles événements qui se déroulaient actuellement dans l'enceinte du club de tennis. L'ambiance était très calme et studieuse comme à l'accoutumée. D'ailleurs la bibliothécaire, même s'il se montrait toujours très aimable, gentille et aimait rendre service et converser avec les étudiants, ne tolérait pas le moindre bruit qui troublait la sérénité des lieux.


    Depuis deux heures qu'il se trouvait ici, Rentarou avait terminé de rassembler les éléments pour bâtir sa dissertation et avait organisé son plan. Il commençait maintenant la rédaction. Raphael continuait à écrire plusieurs fois des kanjis afin de les mémoriser. Seule Yoko n'avançait pas absolument. Elle peinait dans ses exercices. Rentarou finit par le remarquer et lui proposa son aide.


    - Comme tu veux. Mais je suis vraiment nulle, tu sais, en Maths, se désola t-elle.


    - J'ai réussi avec Seiichi alors je peux enseigner à n'importe qui, assura t-il moqueur.


    Il prit alors le cahier de la jeune fille et son manuel, lut l'énoncé du premier exercice et regarda les calculs effectués pour y répondre. Une fois ces tâches achevées, sa main se plaqua contre son visage et le lycéen géant soupira bruyamment.


    - Encore pire que Seiichi ! Il y a bien trois fautes à chaque ligne d'un calcul !


    - Je t'avais dit que j'étais nulle, dit Yoko partagée entre la gêne et le rire.


    Rentarou commença à expliquer à sa petite amie ses erreurs. Après, il la laissa résoudre un calcul toute seule. En attendant qu'elle ait fini, l'adolescent releva la tête et observa les différentes personnes qui étaient venues travailler comme eux dans le saint lieu de la connaissance. Il remarqua à ce moment un petit rouquin devant le comptoir où se tenait la bibliothécaire qui ressemblait beaucoup à son ami.


    - Raphael-san, on dirait Shin là-bas.


    - Tu rêves, soupira le jeune français. Il est au club aujourd'hui.


    - Regarde je te dis, insista t-il. Il ressemble vraiment.


    Raphael leva les yeux au ciel et se décida à obéir à cette requête pour avoir la paix. Il pivota son corps d'un quart de tour et réalisa que son camarade ne s'était pas trompé.


    - Shintarou !


    Dès que le jeune homme eut prononcé ce nom, le garçon roux se retourna et se précipita à leur table. Très essoufflé, il posa les mains dessus. Une compresse lui cachait l'œil gauche ce qui intrigua les trois adolescents en face de lui.


    - Shin, qu'as tu à l'œil ? demanda Rentarou inquiet.


    - Un coquart, éluda t-il en haletant. Je me suis cogné à une porte.


    - Tu n'es pas au club ? fit Raphael.


    - Il faut faire quelque chose ! Il y a de graves ennuis ! Kurata est devenu fou ! Il veut qu'on démissionne ! Il veut aussi attaquer tout le monde ! D'ailleurs il a attaqué ! Il faut l'arrêter !


    - Shintarou-kun, calme-toi, s'exclama Yoko en se levant. Nous ne comprenons pas un seul mot.


    Le jeune rouquin reprit difficilement sa respiration tant il était encore excité et nerveux. Quand il se sentit plus apaisé, il expliqua tout. Il détailla les préparatifs orchestrés par Kurata, le chantage de celui ci, comment il l'avait attaqué et avait été maitrisé, le début de l'attaque qu'il avait pu voir et enfin sa fuite pour aller chercher de l'aide.


    Quand il eut terminé son récit, Yoko, qui s'était avancé vers lui, l'entoura d'un bras.


    - Tu as été très courageux, Shintarou-kun, le félicita t-elle.


    - Mais il n'y a pas un prof de dispo dans ce bahut ! Même Onita ! Qu'est-ce qui se passe ?


    Rentarou et Raphael s'étaient levés eux aussi en même que Yoko.


    - C'est vrai. Il y a toujours plein de profs, ajouta Rentarou. Où sont-ils ?


    - Dans la salle de réunion, révéla Yoko. Il y a une importante réunion d'équipe aujourd'hui.


    - J'ai fait toutes les portes du bâtiment administratif, dit Shintarou. Personne ne m'a répondu. En fait, elles étaient toutes fermées.


    - C'est bizarre. D'habitude, ils laissent toujours la porte ouverte au cas où il y aurait un problème.
     

    - Combien de temps doit durer cette réunion ? demanda Raphael soucieux.


    - Entre six et sept heures environ, répondit la vice-présidente du conseil des étudiants.


    - Il n'est pas difficile d'imaginer Kurata fermer la porte à clé, poursuivit Raphael. Ainsi il nous rend incapable de les prévenir.


    - Ce n'est pas possible, s'indigna Rentarou. On ne peut pas rester là sans rien faire !


    - Je vais aller tambouriner à la porte et tout expliquer, décida Yoko.


    - On n'a pas le temps, répliqua Rentarou.


    En ayant connaissance de la situation désespérée dans laquelle ses compagnons du club de tennis se trouvaient, et surtout celle de ses deux meilleurs amis, le cerveau de Rentarou se libéra de ses inhibitions habituelles. Il savait d'avance leurs réactions. Ils devaient probablement être en première ligne à encaisser les coups pour défendre les plus faibles.


    Incapable de rester plus longtemps sans rien faire pour leur porter secours, le jeune colsse se saisit de la chaise la plus proche de lui. Elle était assez lourde mais grâce à sa force, ce n'était pas un souci. Il la porta au-dessus de lui et la projeta en direction de la fenêtre derrière eux. La vitre explosa en de nombreux morceaux de verre. Il sauta spontanément à travers et courut en direction du club.


    Stupéfaite par un tel culot et une telle audace, Yoko ouvrit la bouche, soufflée, puis la referma. Elle réalisa rapidement que son petit ami n'avait pas tort d'agir ainsi. En choisissant sa manière d'action habituelle, il lui faudrait un long moment pour expliquer aux professeurs le problème avant que ceux-ci ne se décident à intervenir.


    Une fois convaincue de ce raisonnement, elle s'élança à son tour par la fenêtre derrière Raphael qui était passé après Rentarou.


    Resté seul dans la bibliothèque, Shintarou crut halluciner. Il avait eu l'impression de vivre une scène digne d'un film d'action. Cependant il ne voulait pas abandonner ses amis. Sans compter qu'il ne comptait pas s'expliquer avec la bibliothécaire qui approchait à grands pas afin de connaître la raison de cette vitre brisée et de cette spectaculaire sortie. Il n'était pas du genre à accepter de payer les pots cassés pour les autres, ou plutôt les verres brisés.


    Mu par son habituel besoin d'aider les autres, et surtout s'il s'agissait de ses amis, quand ils avaient des ennuis, Rentarou avait foulé la neige qui recouvrait encore la pelouse par de grandes enjambées et avait tracé en ligne droite jusqu'au club. Raphael l'avait rapidement rejoint.


    Quand les deux titulaires pénétrèrent dans l'enceinte de leur club, ils furent frappés de stupeur de découvrir un pareil champ de bataille. Les plus faibles étaient tombés à terre et essayaient de se protéger avec leurs mains ou d'autres membres de leurs corps. On s'agitait, on criait, on pleurait de partout. Ceux qui s'étaient battus et n'en pouvaient plus gisaient sur le sol, couverts de blessures. Très peu continuaient le combat.


    - C'est horrible ! lâcha Raphael empli par l'horreur de la scène.


    Rentarou chercha le responsable de cette situation mais ne le trouva pas dans un pareil fracas. Il fit la dernière chose qu'il lui resta de faire : il hurla aussi fort que lui permit ses poumons.
    - KURATA !!!!!!!!!!


    Il eut à peine produit ce puissant hurlement que Kurata se leva de son banc et tapa plusieurs fois dans ses mains. C'était le signal d'arrêt des combats. L'ensemble des troisièmes années cessa de frapper instantanément et simultanément puis quittèrent les lieux.


    L'affrontement étant terminé, Rentarou chercha auparavant ses amis avant de s'occuper du responsable. Il trouva Seiichi et Tyro près de lui en train de se remettre debout. Ceux-ci étaient salement amochés. Le jeune ninja était blessé à l'arcade sourcilière et son sang avait coulé sur toute la partie gauche de son visage. Quant à Tyro, il présentait de multiples écchimoses et plaies.


    - Seiichi ! Tyro ! cria t-il paniqué en s'approchant d'eux.


    - On va bien, Rentarou, assura Tyro. C'est juste des bleus.


    - Ce n'est pas juste un bleu, ça, indiqua Rentarou en pointant le visage de Seiichi.


    - J'en ai vu des pires. Il faut s'occuper de Kurata.


    Rentarou approuva d'un signe de tête. En effet, il fallait régler son compte avec le buchou du club de tennis une fois pour toutes et lui apprendre qu'un tel comportement était impardonnable. Malgré lui, le lycéen géant se reprocha les blessures de ses deux amis. Il savait bien qu'il ne pouvait rien y faire. Il ne pouvait pas savoir ce qui se passerait lors de ce fameux entrainement. Malgré tout, l'adolesceny ne pouvait s'empêcher de culpabiliser de ne pas avoir été présent pour apporter son aide dès le début.


    Brusquement, une légère claque frappa sous son épaule droite. Il se retourna vivement, prêt à se défendre si on l'attaquait, et découvrit Kou.


    - Tu es arrivé à temps, Rentarou, s'exclama t-il. Encore un peu et je ne tenais plus !


    - Comment tu as fait pour ne pas prendre de coups ? fit Tyro étonné de ne voir aucune trace de blessures sur le visage de son ami.


    - Je sais me battre et me protéger, expliqua Kou. Ce n'était pas très évident mais j'ai réussi à les contenir du mieux que j'ai pu.


    - C'est excellent, Kou-kun, le félicita Rentarou en le gratifiant d'un sourire. Je suis ravi de voir que tu n'es pas blessé.


    - Bon, à présent, passons à Kurata, intervint Tyro avec fureur. Je vais le tuer !


    - Il est déjà en cage, ironisa Yoko.


    La jeune fille venait juste d'arriver sur les lieux, accompagnée par Shintarou. Elle contemplait avec horreur l'étendue du désastre et le nombre de victimes.


    - C'est lamentable et impardonnable, dit-elle avec indignation.


    Rentarou partagea son sentiment. Il s'avança vers le court de tennis dans lequel s'était replié Kurata, suivi de ses amis. Le buchou ne paraissait nullement inquiet de la suite des événements. Le jeune homme restait parfaitement maître de lui. La tête légèrement inclinée, les bras croisés contre sa poitrine, il en déplia un pour replacer ses lunettes sur son nez.


    - Comme toujours, mes stratégies sont parfaites, constata t-il avec plaisir.


    - Stratégie ? Parce qu'il y a une stratégie là dedans ? s'insurgea Rentarou.


    - Naturellement. Le seul but de mon opération était de te faire venir ici et de te mettre dans de bonnes dispositions pour ce que j'ai prévu.


    - Si tu cherchais à m'atteindre, prends en toi seulement à moi, lâche ! assena violemment Rentarou.


    - C'était beaucoup mieux ainsi, Satsuma. Avec ta personnalité, je suis sûr que tu te sens responsable de ce qui est arrivé. Tu seras donc plus vulnérable.


    - Et tu as prévu quoi ?


    - J'ai entendu dire que toi et tes amis complotiez contre moi pour prendre ma place. Tu comprends bien que je devais me défendre.


    - On ne cherche pas ta place ! On veut t'empêcher de nuire, c'est tout !


    - Par conséquent, je te propose ce marché, Satsuma : jouons un match de tennis toi et moi. Le vainqueur obtient la position de buchou de club. Le perdant démissionne pour toujours.


    - Tu as fait tout ça juste pour me défier, c'est répugnant et abject !


    - Et j'oubliais : si c'est toi qui perd, tous tes amis devront aussi démissionner. Également si tu refuses mon défi, tu seras déclaré perdant directement.


    Rentarou bouillait de colère de constater que Kurata osait jouer avec la vie des gens comme s'il s'agissait de simples jouets. Le lycéen géant retenait ses puissants poings pour ne pas les envoyer dans le grillage pour le défoncer et en même temps la figure de ce garçon méprisable.


    - Rentarou, c'est dangereux, dit Tyro inquiet. Kurata va probablement de te blesser. Il voudra te faire souffrir le plus possible. Ce sera pire que mon match.


    En se rappelant de détestable souvenir, l'adolescent se massa la clavicule droite.


    - Il n'a pas le choix, Tyro, réfuta Seiichi. Kurata a préparé un autre argument contre nous.


    - Lequel ? demanda Raphael dont les sourcils restaient froncés.


    - J'ai compris quand il a appelé Taka-chan. Si Rentarou refuse le match, il l'attaquera.


    - Non ! Il ne peut pas ! s'horrifia Kou en pleine panique. A cause de sa maladie, Taka-chan a une hémoglobine très fragile ! Le moindre choc peut lui causer une hémorragie interne !


    Kurata sourit en entendant la révélation faite par Seiichi.


    - Ainsi tu avais tout deviné, Shiromiya.


    - C'est vraiment des intentions abjectes et indignes, s'exclama Yoko scandalisée. Kurata, je t'ordonne de cesser un tel comportement et de me suivre !


    - Matsuda, as-tu écouté ce qui vient d'être dit ? répliqua Kurata acerbe. J'ai un otage avec moi. Je n'ouvrirai la porte que pour laisser entrer Satsuma et je la refermerai aussitôt.


    Devant un tel culot, Rentarou ne pouvait plus en supporter davantage.


    Il cria :


    - Kurata, j'accepte ton défi !

     

     

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