• Chapitre 47


    Debout sur la branche d'un haut chêne, le jeune garçon aux cheveux roux scrutait l'océan vert qu'était sa forêt si majestueuse. Les trois mètres de vide sous lui ne l'impressionnaient pas.


    Ses oreilles perçurent brusquement un léger feulement. Ce bruit le rendit nerveux et l'inquiéta. Il se décida à inspecter ce qui se passait dans son royaume.


    A l'aide de ses bras principalement, le garçon sauta de branches en branches. Tel un véritable singe, cet petit humain se déplaçait dans les arbres sans éprouver la moindre crainte. Il avait grandi au sein de cet environnement. Sa maison était implantée en bordure du domaine forestier. Très tôt, l'enfant s'était senti attiré par ces arbres comme si ceux-ci l'appelaient. Au début, il ne s'éloignait guère de sa famille et s'arrangeait pour toujours voir le toit de sa maison ou tout au moins la fumée sortant de sa cheminée. Il avait appris tout seul à grimper, se suspendre par les pieds à une branche et ramasser des baies ou des fruits.

     

    Progressivement, il s'était affranchi et avait commencé à ressentir l'envie de s'aventurer de plus en plus loin. A ses sept ans, il avait exploré une bonne partie de la forêt.


    A présent, ce petit d'homme venait de fêter son dixième anniversaire. Il connaissait chaque parcelle, chaque élément du décor par cœur et pourrait presque se diriger les yeux fermés.
    En arrivant au-dessus de l'endroit d'où venait les feulements, il s'immobilisa. Le rouquin se laissa glisser le long du tronc et tomba dans l'herbe. Le spectacle qu'il découvrit lui brisa le cœur. Une biche essayait de se débattre contre quelque chose l'empêchant de bouger. Il comprit instantanément. Elle devait s'être prise la patte dans un des sales pièges de ces maudits chasseurs.


    - Calme-toi. Je vais te libérer, dit-il d'une voix douce.


    S'avançant vers l'animal avec prudence, il continua à lui parler calmement. Celle-ci cessa de paniquer immédiatement. L'enfant avait ses habitudes avec les animaux vivant dans son royaume. Il posa sa main sur son pelage en s'approchant de la paisible créature et la caressa un instant. Il se baissa ensuite et examina le piège. On appelait souvent cela un piège à loup. La malheureuse bête y mettait sa patte et le mécanisme se refermait sur celle-ci.


    Détestant plus que tout cet objet, le protecteur de la forêt s'empara d'une grosse pierre trouvée non loin et le détruisit en prenant garde de ne pas blesser son amie à fourrure. Quand elle fut libre, il la retint sans fermeté, la caressa longuement puis s'abaissa pour examiner sa patte qui s'était retrouvée coincée. Il vérifia que la pauvre ne présente aucune blessure grave puis la massa lentement avant de l'inviter à partir.


    - Allez ! Vas retrouver ta famille !


    Légèrement hésitante, la biche le regarda. Elle lui lécha le visage ce qui eut pour effet de le chatouiller puis s'en alla vivement en effectuant de petits bonds élégants. Toujours admiratif des merveilles de la nature, même s'il avait observé un phénomène à maintes reprises, l'enfant ne se lassa pas d'assister à ce spectacle.


    Quand elle eut disparu de sa vue, il se décida à inspecter les autres sujets de son royaume. Le garçon remonta dans un arbre et se déplaça de branche en branche à travers la forêt. Ses yeux, toujours remplis du même émerveillement, aperçurent de nombreux lapins et lièvres sauvages jouant dans plusieurs clairières où ils vivaient. Il rit de leurs culbutes et autres cabrioles.


    Sur les diverses branches autour de lui couraient des écureuils. Certains portaient de la nourriture en prévision du début des grands froids hivernaux et d'autres dansaient simplement sur les arbres. Quelques uns s'aventuraient même sur le jeune garçon et restaient dans sa masse de cheveux roux mal peignés ou sur ses épaules.


    L'enfant s'arrêta face à une tanière où avait élu domicile récemment un couple de renards et remarqua que la femelle venait de mettre finalement bas. A la sortie de l'abri s'amusaient cinq ou six petits faisant leurs premiers pas dans le monde sous la surveillance de leurs parents. Le jeune humain s'assit sur la branche sur laquelle il se tenait debout et les regarda jusqu'à ce le père fasse rentrer tout le monde. Il reprit ensuite son cheminement et continua à nouveau en allant vers vers le Nord.


    Brusquement, le garçon s'immobilisa à la vue d'une très haute cime de bouleau. Celui-ci connaissait la signification de cet arbre. Il voulait dire danger ou entrée interdite et marquait la frontière entre le royaume du jeune enfant avec un autre territoire, celui des ours. Malgré son intrépidité et sa curiosité, le souverain de ce domaine ne tenait pas à s'aventurer dans la zone interdite. Le rouquin avait entendu raconter les histoires sur les ours décapitant un homme d'une simple gifle. Il savait que ce n'était pas de le fruit de rumeurs. Ses observations, à l'abri du feuillage des arbres, des résidents de ce territoire le lui avait prouvé. Les capacités de ces animaux l'avaient sidéré. Et tétanisé. Il ne se risquait donc plus là-bas.


    Revenant en arrière, le protecteur de la forêt se résolut à se rendre à son secteur préféré. Après quelques acrobaties, il se posa dans une clairière et fit quelques pas et une petite meute de loups se révéla à lui. En comptant rapidement les membres présents, le garçon devina que les mâles étaient partis chasser. Quant aux femelles, elles restaient à s'occuper des jeunes. D'ailleurs, ceux-ci coururent vers le petit rouquin quand ils sentirent son odeur.


    S'accroupissant pour les saluer et les caresser, l'enfant sourit. Il adorait les loups, certainement son animal fétiche. En y pensant, l'enfant aurait pu ne jamais le connaître aussi bien. Les deux espèces japonaises du loup s'étaient éteintes il y avait très longtemps, en 1912. Heureusement un européen, un français, répondant au nom de François Barat, vingt ans plus tôt, avait décidé de financer la réintroduction du loup dans les pays où il avait disparu et le Japon avait figuré sur sa liste.


    En début d'après-midi, après avoir déniché des buissons remplies de baies dont il s'était fait un festin, le garçon s'allongea sous le feuillage d'un chêne. Les mains croisées sous sa tête, il réfléchissait à sa vie comme il le faisait fréquemment depuis ces derniers mois.


    Actuellement, l'enfant fréquentait l'école de son village. C'était une toute petite école rassemblant les enfants de son hameau natal et de quelques autres aux alentours dans un périmètre de vingt-cinq kilomètres. Sans la volonté des habitants de se regrouper pour financer l'instruction jusqu'à l'entrée au collège, les familles auraient été obligés d'envoyer leurs rejetons en âge d'être scolarisé à la ville Wakkanai où ils auraient dû payer en plus pour l'internat.


    Le petit garçon adorait cette école où il connaissait tout le monde. Il n'existait qu'une seule classe par niveau et les jeunes enfants avant l'âge de six ans n'étaient pas pris en charge.
    Chaque classe comptait en moyenne entre huit à douze élèves ce qui permettait de travailler différemment que dans toutes les autres surchargées du reste du Japon où l'on pouvait s'entasser jusqu'à quarante élèves. Il n'y avait évidemment pas de concours d'entrée pour y entrer. Seul le fait de résider dans l'un des douze hameaux qui la finançaient y permettait l'admission.


    Mais pour le petit rouquin, la fin était proche. Depuis le mois d'Avril, il était rentré en sixième année. L'an prochain, le garçon partirait sans doute à Sapporo pour étudier au collège et se sentait affreusement déprimé de partir. Il ne voulait ni quitter cette forêt si chère à ses yeux, ni sa famille, ni son village.


    - Shin ! Shin ! Où es-tu ? Shin !


    Le petit garçon se redressa vivement et reconnut la voix de sa grande sœur toute proche. La connaissant, il se douta que son aînée continuait à marcher sur le sentier. Elle éprouvait toujours une peur terrible de s'aventurer dans la forêt sans point de repère pour l'aider à en sortir. Il décida alors de lui faire une blague.


    En remontant dans un arbre, l'espiègle rouquin gagna rapidement le sentier sur lequel avançait une adolescente d'une quinzaine d'années. Son visage ressemblait à celui de son petit frère. Il était rond, comportait quelques petites tâches de son, avait de grands yeux verts étirés, fortement bridés, et un teint aussi pâle que la neige tombant sur leur contrée natale. Par contre, leurs cheveux les différenciait. Au contraire de son cadet qui possédait une masse de cheveux roux toujours en bataille et impossible à coiffer, les siens étaient de la même couleur mais lisses, s'étalant sur ses omoplates.


    Allongé sur une branche qui traversait le sentier, un mètre au-dessus de la jeune fille, il rit sous cape, et attendit qu'elle soit passée pour se suspendre par les pieds afin de lui tapoter l'épaule droite.


    - Ca va, neechan ?


    Naturellement, l'adolescente poussa un terrible cri de surprise et de terreur ce qui alimenta le fou rire du jeune garçon. Quand elle retrouva ses esprits, elle explosa :


    - FUJITA SHINTAROU, QUAND CESSERAS TU D'AGIR COMME UN GAMIN ?


    - Quand j'aurais vingt ans, répondit-il au tac au tac.


    En même temps, il se laissa tomber et réalisa une courte pirouette qui lui permit de se retourner et d'atterrir sur ses deux pieds en se redressant.


    - Pourquoi tu viens me chercher ? Je rentre tous les soirs.


    - Tes résultats de concours sont arrivés, annonça t-elle en retrouvant son sourire.


    La mine de Shintarou s'assombrit de cette révélation mais ne dit rien. Il se contenta d'accompagner sa sœur jusqu'à l'orée de la forêt. Pour rentrer, ils passèrent par le côté de la clinique située sur le devant. Dans le hall d'accueil où les patients venus consulter son père attendaient avant d'être pris en charge, le frère et la soeur trouvèrent l'endroit étrangement désert.

    Ordinairement, il y avait toujours de nombreuses personnes ici. Un bûcheron s'étant blessé avec un outil, un enfant tombé quelque part, une personne âgée venu faire un bilan de santé, une femme enceinte … Aujourd'hui seuls leur père et leur mère étaient là.


    Fujita Ichitarou, le père de Hikari et Shintarou, se leva d'un des fauteuils pendant que son épouse sortit du compoir.


    Pour le jeune garçon, son père représentait une véritable idole. Né plus de quarante ans plus tôt à Tokyo où il avait obtenu son diplôme de médecin à l'université de Tokyo Daigaku.

     

    Pendant la dizaine d'années qui suivit, le docteur travailla d'arrache-pied dans les hôpitaux de la capitale nippone, sans s'assurer un repos minimum, pour économiser le plus d'argent possible. Il était venu ensuite ici dans cette campagne abandonnée de l'ile d'Hokkaido pour ouvrir une clinique destinée à soigner n'importe qui franchissant le seuil de l'établissement. Il n'hésitait pas non plus à se déplacer, souvent à pied d'ailleurs, en recevant un appel qu'une personne nécessitait une intervention médicale. Son dévouement exemplaire lui faisait traverser une tempête de neige, un puissant vent, de la grêle, un orage ou simplement de la pluie. Il n'attendait jamais et se précipitait à la rescousse des gens.


    De nature généreuse et conciliante, cet homme souriait toujours et voyait la vie du bon côté à tous les moments. Ses cheveux roux foncés étaient aussi mal arrangés que ceux de son fils malgré le fait qu'ils soient bien plus courts. Ses yeux étaient la copie exacte que ceux de ses enfants. Il portait en permanence une longue blouse blanche qui restait toujours ouverte, un stéthoscope à son cou et devait aussi mettre des lunettes aux larges verres carrées depuis un an.


    Fujita Toshiko, Shintarou l'adorait aussi. Mesurant quelques centimètres de moins que son mari, elle possédait les mêmes cheveux que sa fille sauf que sa teinte était beaucoup plus claire. Son visage se trouvait être plus rectangulaire et saillant. De leur famille, leur mère était la seule à avoir une couleur des yeux différente puisque les siens étaient violets.


    Contrairement à son père, Toshiko avait toujours vécu ici, comme ses enfants. Ils s'étaient rencontrés peu après l'arrivée d'Ichitarou et avait été sa toute première patiente. A l'époque, elle s'était faite une entorse lors d'une randonnée et il était venu à sa recherche malgré la nuit en entendant des villageois en parler. Depuis ses deux parents ne s'étaient plus quittés. Elle aidait souvent son père à la clinique en gérant le standard téléphonique, l'accueil des patients et visiteurs et la comptabilité. Cependant sa mère était aussi institutrice à l'école et s'occupait de la classe des troisièmes années. Shintarou se souvenait du moment où il l'avait eu comme professeur. Le garçon n'avait cessé de la faire tourner en bourrique devant ses camarades quitte à être toujours puni.


    - Voilà le nouveau petit prodige de notre famille, s'exclama Ichitarou.


    Alors que Shintarou ne comprenait pas, sa mère vint l'enlacer, le serra très fort dans ses bras et l'embrassa plusieurs fois.


    - Tu as réussi tous tes concours, mon Shin ! Tu as été le meilleur !


    - J'ai réussi ? fit-il avec surprise.


    Quand sa mère le relâcha, son père vint le féliciter aussi à sa manière en éparpillant dans tous les sens ses cheveux déjà très emmêlés.


    - Bravo, fiston ! Tu vas pouvoir entrer au meilleur collège de Sapporo !


    - Ce n'est pas obligé, toochan. Je peux me contenter du public.


    - Honnêtement, je ne le conseille pas, soupira Hikari. Les classes sont tellement surchargées. Là où tu iras, c'est un collège privé et les inscriptions sont très sélectives. Je parie que tu n'auras pas plus de vingt élèves par classe.


    Cinq ans plus tôt, Hikari avait aussi passé de nombreux concours pour l'entrée au collège. Cependant elle n'avait réussi que celui du public de Sapporo. L'an dernier, cela s'était reproduit pour intégrer le lycée.


    - Notre petit Shin est vraiment un prodige, s'exclama Toshiko radieuse.


    Shintarou n'insista pas, ne voulant pas causer de peine à sa famille qui se réjouissait de son succès. S'il aurait préféré étudier dans le public, c'était pour son père. Il savait qu'une scolarité passée dans le privé coûtait très cher et préfèrerait que ses parents investissent leurs économies dans la clinique plutôt que pour lui. Soigner les gens malades et les réconforter lui paraissait être une action bien plus prioritaire et nécessaire que d'étudier dans de bonnes conditions.

     

    Le mois d'Avril arriva bien vite. Shintarou fit donc sa rentrée scolaire au collège privé de Sapporo. Sa grande sœur l'avait accompagné jusqu'au portail avant de se rendre à son lycée. Avec ses nouveaux condisciples de première année, il avait écouté le discours du proviseur. Dans cet auditorium, le petit rouquin se sentait très mal à l'aise. Tout le monde se serrait l'un contre l'autre et presque personne ne parlait. Dans son ancienne école, les élèves parlaient toujours pendant un discours. Ils couvraient même la voix de l'orateur. Pendant plus d'une heure, les instituteurs s'acharnaient à les rappeler à l'ordre avant de jeter l'éponge et d'abréger la cérémonie.


    Le premier mois s'écoula de manière très lente, comme si le temps passait au ralenti. Il n'aimait pas être ici. Personne ne s'intéressait à lui. On ne lui parlait jamais. A son ancienne école, on ne laissait jamais quelqu'un à l'écart. Dans la cour, si on apercevait un élève, qu'importe la différence d'âge, dans un coin, on l'intégrait au groupe.


    Également, Shintarou devait aussi se conformer à un règlement très sévère. En toutes circonstances, il devait être revêtu de son uniforme, exception faite pour la nuit, et ne pouvait même pas se promener seulement en chemise. Pour lui, ayant vécu toute sa vie avec un tee-shirt et un short sur le dos, hiver comme été, la pilule s'avérait dure à avaler. Un autre point stipulait que les internes n'avaient qu'un seul jour de sortie en semaine et trois heures lors d'une journée de week-end.


    Déprimé par ce nouvel environnement, Shintarou se consolait en se disant qu'il reverrait sa forêt, sa famille et ses amis aux vacances d'été. Il profitait de ses larges moments inoccupés pour travailler ses cours et être le meilleur.


    Deux mois environ plus tard, il étudiait à la bibliothèque sur un ouvrage de sciences. Un garçon apparemment de la même année que lui se campa devant sa table.


    - Tu es bien Fujita, non ?


    Le rouquin leva la tête et détailla le nouveau venu. Très blonds, ses cheveux tombaient tous du côté droit, juste au-dessus de l'oreille. Il n'était pas très grand, deux centimètres de plus que le petit rouquin. Son visage était marqué par de la timidité et de la nervosité qui marquèrent le jeune collégien. Shintarou referma son livre et hocha la tête pour lui répondre.


    - Je m'appelle Uchita Ryuutarou. Je suis du club de tennis.


    Le rouquin fronça alors les sourcils.


    - Tennis ? C'est ce sport qui se joue avec des raquettes et une balle jaune, non ?


    - C'est exact. Vois-tu, j'étais un champion en primaire. J'étais devenu n°1 d'Hokkaido.


    - Eh ? C'est très impressionnant !


    - Malheureusement, je ne peux plus jouer, se désola Ryuutarou. Je jouais en double. J'avais donc un partenaire. Sauf que celui-ci est parti dans un autre collège.


    Shintarou se navra d'entendre ce récit. Il comprenait très bien ce sentiment de perte. Lui aussi avait l'impression d'avoir perdu une chose très précieuse loin de son village natal.


    - Je cherche quelqu'un pour jouer avec moi mais personne ne le veut.


    Spontanément, le rouquin réagit. Il se leva vivement, les mains posées sur la table, et s'écria :


    - Je peux être ton partenaire !


    Il ne s'était pas souvenu qu'ils se trouvaient dans une bibliothèque. La maitresse de ces lieux saints fondit rapidement sur eux et les somma de partir à toute hâte. En même temps, elle attrapa les affaires de Shintarou et les lança dans le couloir devant la porte de la bibliothèque. Ryuutarou aida le rouquin à les ramasser et à les remettre dans son sac. Ils marchèrent ensuite jusqu'au palier d'un escalier où le blond s'adossa à la rambarde.


    - Tu étais sérieux ?


    - Évidemment ! Je ne connais rien au tennis mais si tu m'apprends, je m'entrainerais sérieusement et on pourra jouer !


    Ainsi se conclut l'accord entre les deux collégiens. Cela marqua le début de leur équipe. Durant les deux mois qui les séparèrent des vacances d'été, Ryuutarou lui enseigna à tout ce qu'il connaissait. Shintarou apprenait et retenait vite. Ses progrès impressionnèrent son entraineur à chaque séance.


    Au cours du mois de congé, Shintarou ne les passa pas complètement dans la forêt pour la première fois. Il resta souvent à la maison ou dans un des douze villages pour s'entrainer en répétant les exercices montrés par son ami ou proposer de jouer avec d'autres enfants. Il adorait les sensations que lui procuraient le tennis. Le garçon aimait courir et rattraper la balle. Il appréciait aussi d'utiliser ses talents.


    Souvent, Shintarou se servait du fait de savoir contorsionner son corps et de le rouler en boule pour réaliser des pirouettes et atteindre plus rapidement la balle.


    A la suite des vacances, ses progrès spectaculaires stupéfièrent Ryuutarou. Celui-ci lui proposa de s'inscrire au club de tennis de leur collège. Peu après, les deux garçons avaient formé un duo inarrêtable sur le court. Ils empêchaient leurs adversaires de marquer et paraient chaque coup.


    Les deux premières années de collège furent merveilleuses pour Shintarou. Malgré le fait que son ami et lui soient dans des classes différentes, ils se fréquentaient très souvent.

     

    Souvent, le rouquin quittait la sienne par une fenêtre, malgré les vives protestations de ses condisciples alors frigorifiés, et rejoignait celle de Ryuutarou située au même étage. Il se contentait seulement de frapper au carreau pour attirer son attention et repartait rapidement avant de se faire prendre par un professeur.


    Comme Ryuutarou était natif de Sapporo et avait y vécu toute sa vie, il connaissait donc la ville par cœur. L'adolescent permettait à Shintarou de la découvrir et accédait à ses demandes les jours où le rouquin ne pouvait pas sortir en lui ramenant le manga, le jeu ou le DVD voulu.


    Naturellement, leurs conversations portaient presque toujours sur le tennis. Shintarou se plaisait à entendre des récits de matches. Ils en voyaient aussi ensemble à la télévision, souvent des enregistrements, à défaut de ne pas les regarder en direct.


    Cependant au début de leur troisième année, un événement rompit cet équilibre et le changea.


    - Shintarou, j'ai quelque chose à dire.


    Assis sur un muret dans l'enceinte du collège, le petit rouquin leva la tête du manuel de Japonais. Il porta son attention vers l'adolescent. Celui-ci avait beaucoup grandi en deux ans et avait pris plus de dix centimètres. Shintarou aussi avait connu sa poussée de croissance mais son ami le dépassait maintenant de seize centimètres.


    - Qu'est-ce que c'est ?


    - Je romps notre collaboration, annonça t-il avec un profond calme.


    - Comment ça ? Pourquoi ? s'exclama Shintarou, ébranlé.


    - Parce que ça ne me correspond pas. Jouer en double n'apporte rien, répliqua Ryuutarou.


    - Mais c'est génial de jouer en double, tenta le rouquin hésitant. Quand tu te sens dépassé, tu tournes la tête, tu vois ton partenaire et tu te souviens que tu n'es pas seul. C'est cool !


    - Non, ce n'est pas cool, trancha l'adolescent blond. De toute manière, j'ai décidé !


    En baissant la tête, Shintarou n'insista pas. Dans leur partenariat, Ryuutarou représentait la tête pensante, celui qui prenait les décisions. Lui, il n'avait pas son avis à donner. Ryuutarou le lui avait dit une fois. Il lui avait conseillé de toujours venir lui parler avant de se proposer pour quelque chose ou d'accomplir une action et lui avait expliqué pourquoi. Comme le rouquin avait été élevé dans une campagne quasiment déserte, il ne connaissait rien des véritables règles de la société. Par conséquent, s'il ne voulait pas passer pour un idiot ou une personne mal élevée, il lui fallait s'assurer avant être certain de ne pas commettre un impair. Ainsi Shintarou fit confiance à son ami une fois encore.


    - Est-ce que nous pouvons encore nous voir ?


    - J'aimerais, Shintarou, mais il me faut m'entrainer alors ça risque de ne pas être possible.


    Le jeune garçon roux ne répondit rien. Il était extrêmement déçu. Il s'était attendu à vivre une année aussi belle que les deux précédentes. Au lieu de cela, le garçon se retrouvait maintenant au même point qu'à sa première rentrée au collège.


    La nuit qui suivit cette journée, Shintarou ne dormit pas. Ce fut pas à cause des ronflements de son camarade avec lequel il partageait sa chambre. Replié sur lui-même, son esprit ne cessait de penser à sa situation. Depuis son entrée au collège, il n'avait pas du tout évolué et s'était reposé sur Ryuutarou. Il se le reprochait car il supposait que c'était pour cette raison que celui-ci s'éloignait de lui. Shintarou souhaita devenir plus fort et voulut s'améliorer. En progressant en tant que personne, son ami reviendrait certainement vers lui. En tous les cas, il l'espérait très fort.


    Au milieu de ces réflexions douloureuses, son regard avait croisé sa raquette posée contre un mur. Il se redressa, se leva du lit, marcha vers sa raquette et la prit en main.
    Effectuant plusieurs balancements avec, une idée germa dans sa tête. Il décida d'impressionner Ryuutarou en jouant seul ses matches de tennis et les remportant.


    Le projet de Shintarou ne fut pas très dur à réaliser. Grâce à son excellent niveau de jeu et à son talent, il n'eut aucun de mal à convaincre le buchou du club de le laisser jouer des matches de simple. Le rouquin se débrouilla à merveille et gagna toujours ses matches.


    Malgré tout, Shintarou éprouvait un pincement à chaque moment du jeu. Il ne cessait de penser à son ancien partenaire et aurait donné n'importe quoi pour que celui-ci soit à ses côtés sur le court. D'ailleurs, ils continuaient de se rencontrer. Ryuutarou jouait en simple deux, juste après Shintarou. Cependant il ne lui adressait jamais la parole et ne formulait jamais un commentaire sur ses matches. Shintarou en déduisait qu'il lui fallait encore s'entrainer pour parvenir à l'impressionner.


    L'adolescent roux ne ménageait pas ses efforts. Sans relâcher non plus son travail scolaire, il passait le plus clair de son temps à s'entrainer, améliorer ses différentes techniques et revoir les imperfections lors de ses matches pour les corriger.


    Quelques jours après la rentrée des vacances d'été, Ryuutarou vint trouver Shintarou dans la salle d'étude réservée aux internes en train de plancher sur ses exercices de Mathématiques. Un sourire éclaira son visage en l'apercevant. Il espéra très fort que le moment que ce moment tant attendu et pour lequel il travaillait tant était enfin venu. Ryuutarou le pria de l'accompagner. Le rouquin le suivit immédiatement en abandonnant toutes ses affaires sur sa table. Les deux jeunes gens traversèrent tout un bâtiment de leur école et se retrouvèrent sur l'arrière.


    - Shintarou, tu ne peux vraiment pas continuer.


    - Quoi donc ?


    - Le tennis. Tu as atteint tes limites et tu ne pourras plus aller plus loin.


    - Mais je m'entraine, protesta Shintarou. Je vais m'améliorer ! Je te le jure ! S'il te plait !


    - Écoute-moi donc. Je joue au tennis depuis que j'ai sept ans. Je connais donc toutes les ficelles de ce jeu et je repère quand une personne a exploité à fond ses capacités.


    - Je suis d'accord avec toi sur ce point, concéda Shintarou. Cependant je gagne tous mes matches. N'est-ce pas bien ?


    - Il s'agit de matches faciles de débutant. N'importe quel écolier qui ne joue pas au tennis les battrait, répliqua sèchement Ryuutarou.


    Shintarou se figea totalement. Il ne se serait jamais attendu à une chose pareille. Tous ces matches livrés seul lui avaient paru affreusement durs. Il n'arriva pas à croire que ce niveau correspondait à celui d'un enfant de moins de onze ans. Cela signifiait qu'en vérité il ne possédait aucun talent. Même pas aussi bon qu'un écolier.


    Le blond en face de lui le toisa de haut et sourit discrètement de sa mine déconfite.


    - Tu dois abandonner, Shintarou, reprit Ryuutarou toujours très calme.


    - Je voulais continuer et devenir fort pour toi, murmura t-il.


    - Pour moi ?


    - Ben oui ! Je voulais qu'on redevienne des partenaires et jouions à nouveau ensemble ! On aurait pu refaire notre duo au lycée !


    - Tu t'es monté la tête tout seul, l'accusa t-il en soupirant.


    - Pourquoi ? Tu as juste dit que tu ne voulais plus qu'on soit partenaires et tu rompais notre collaboration. Moi, j'ai pensé que tu me trouvais faible. Alors j'ai décidé de m'améliorer. Je voulais devenir fort pour toi et être meilleur.


    - C'est vrai que tu es très faible, émit Ryuutarou pensif. Cependant tu le resteras sans doute qu'importent tes efforts. Il y a des gens comme ça, Shintarou. Tu dois juste l'accepter.


    - Mais je ne veux pas être faible, s'écria Shintarou qui se mit enfin en colère.


    Ryuutarou accueillit ce phénomène avec surprise. Il se ressaisit et ajouta avec fatalisme :


    - Plus tu te débattras comme ça, plus tu souffriras.


    - Apprends-moi à ne pas être faible !


    - J'ai perdu assez de temps à m'occuper de toi, répliqua t-il. A présent, je m'occupe de moi !


    - C'était du temps perdu d'être avec moi ? fit Shintarou d'une voix forte.


    Ryuutarou haussa les épaules et répondit :


    - Évidemment ! Qui aurait envie de traîner avec un gamin pleurnichard comme toi ? Il fallait seulement avoir besoin de ta présence pour te supporter !


    Les dernières illusions de Shintarou se fracassèrent brutalement. La vérité lui apparut enfin telle qu'elle était réellement. Amère et douloureuse.


    - JE TE DETESTE !!!


    - Vraiment quel gamin, soupira t-il. Il n'y a qu'un gosse pour réagir ainsi.


    Ryuutarou se sépara de son ancien partenaire sans le moindre état d'âme. Shintarou resta un long moment sur place sans bouger. Il finit par tomber à genoux, à s'écrouler et à verser toutes les larmes qu'il put.


    Le malheureux garçon n'arrivait pas à croire à quel point il avait pu être si naïf. Il s'était laissé convaincre par Ryuutarou facilement mais celui-ci avait simulé son amitié. Seulement pour jouer au tennis … Il l'avait laissé croire qu'il possédait un talent incroyable alors qu'il était nul et ne disposait d'aucune capacité spéciale. Pendant tout ce temps, le rouquin s'était entrainé tellement dur pour progresser et s'améliorer. Tous ces efforts n'avaient servi à rien du tout.


    Pendant toute une semaine, Shintarou était resté enfermé dans sa chambre et avait demandé à son camarade avec qui il la partageait de raconter qu'il ne se sentait pas bien du tout. De toute manière, c'était la réalité. Il n'allait vraiment pas bien. Le rouquin passait ses journées et ses nuits dans son lit à se remémorer divers moments vécus au collège en ne cessant de se dire à chaque souvenir qu'il avait perdu son temps.


    Lors de la semaine qui suivit, Shintarou décida de se rendre une dernière fois au club de tennis. Il comptait abandonner ce sport pour lequel il n'était pas doué. A partir de maintenant, le garçon se concentrerait uniquement sur ses études et à être le premier pour faire honneur aux sacrifices consentis par son père pour son éducation au détriment de sa clinique.


    - Tu es enfin de retour, Fujita, l'accueillit son buchou avec bonne humeur.


    - Je ne compte pas rester bien longtemps, buchou, avoua Shintarou dans un murmure.


    Ne comprenant visiblement pas le sens de cette déclaration, le buchou releva ses sourcils pour marquer son interrogation.


    - Que veux-tu donc dire ?


    - Je démissionne.


    - Quoi ? C'est une plaisanterie ! s'insurgea t-il.


    - Non, buchou. Il ne sert à rien que je reste ici. Je suis nul, je l'ai compris maintenant. Je dois seulement être un embarras pour vous tous alors c'est mieux que je parte.


    En face de ce jeune adolescent apparemment en pleine crise d'identité, le buchou ne savait pas bien quoi faire. D'abord, il était totalement sidéré d'entendre de tels propos du joueur le plus talentueux de son équipe. Il s'intéressait au tennis depuis son enfance et n'avait jamais vu avant son entrée au collège quelqu'un d'aussi doué que Shintarou.


    - Fujita, c'est presque une insulte ce que tu dis, s'énerva t-il. Sais-tu que je rêve depuis que je suis petit de posséder un don comme toi ?


    - Ne joue plus la comédie, buchou, reprit Shintarou en baissant la tête. Ryuutarou m'a dit la vérité. Il m'a dit que mon jeu était moins bon que celui d'un écolier. Je suis nul.


    - Il t'a raconté n'importe quoi ! s'écria son buchou avec irritation.


    Le buchou inspira plusieurs fois pour reprendre son calme. Quand cela fut fait, il reprit :


    - Fujita, te souviens-tu de ton match de Juillet dernier ?


    - Oui, il était horriblement dur.


    - Ton adversaire était le champion régional d'Hokkaido niveau collégien depuis deux ans !


    La voix stridente et énergique résonna intensément à l'intérieur des tympans de Shintarou. Le son ne fut pas ce qui lui causa le plus de désagréments. Il fut sous le choc d'apprendre le véritable niveau de son adversaire.


    - Depuis Avril, les adversaires que tu as combattus sont tous des joueurs hors pairs et affreusement difficiles à vaincre. Or, tu es parvenu à le faire très facilement.


    - Ca ne m'a pas semblé si facile, objecta Shintarou.


    - Tu as quand même achevé chacun tes matches à 6-2 ou 6-1, rappela t-il. Un joueur ordinaire serait allé au moins à 7-5.


    - Alors je suis doué finalement … , murmura t-il.


    Sous le choc de telles révélations, l'adolescent avait quitté son buchou sans penser de le saluer et de le remercier. Il avait trop de préoccupations en tête pour y penser. Son esprit ne cessait de se répéter encore et encore que Ryuutarou lui avait menti. Il l'avait totalement manipulé pour parvenir à ses fins sans se soucier de ses sentiments.


    Dans la soirée, Shintarou sortit en catimini et traversa le parc du collège. Il escalada le mur d'enceinte et se retrouva en ville. Le garçon marcha jusqu'à l'université où étudiait sa sœur aînée depuis la rentrée scolaire de cette année et se dirigea vers l'immeuble où elle logeait. L'adolescent monta à son appartement et sonna à sa porte. Hikari lui ouvrit un instant plus tard.


    - Shin ?


    - Neechan !


    L'adolescent aux cheveux roux s'effondra contre le ventre de la jeune fille et pleura abondamment. Malgré sa surprise, elle ne dit rien. D'une main, sa sœur resserra leur étreinte et referma la porte de l'autre. Hikari mena gentiment son frère dans sa chambre et s'assit s'assit sur le bord de son lit. La jeune fille le berça longuement en chantonnant, comme quand il était petit et se réveillait en pleine nuit en proie à un cauchemar.


    Quand ses larmes se tarirent, Shintarou raconta leur cause. Il parla longuement de Ryuutarou, du fait qu'il pensait que celui-ci était son ami et de ses mensonges innombrables.


    - Tu réalises enfin que tous les humains ne sont pas des êtres bons et généreux, conclut-elle.


    - Mais pourquoi, neechan ? Pourquoi il a prétendu être mon ami mais en fait, il m'a empêché de m'épanouir ? Tout se passait bien avant !


    - Shin, je vais être un peu cruelle, dit Hikari, mais je le dois. Ce qui s'est passé entre vous deux n'est pas l'amitié. L'amitié implique une entende entre deux personnes. Toi, tu n'as fait que profiter de ce garçon. Tu t'es reposé sur lui.


    - Alors c'est ma faute ?


    - Bien sur que non, répondit-elle. Il n'y a rien de mal à être insouciant et à se laisser vivre. Mais …


    - Mais les autres ne vivent pas ainsi, comprit Shintarou.


    En baissant la tête, le petit rouquin songea qu'il détestait tous les humains. Le garçon avait envie de retourner dans sa forêt et d'y passer le reste de sa vie. Là-bas, il s'était toujours senti heureux et en paix. Les animaux le traitaient cent fois mieux que ses autres congénères de l'espèce humaine.


    - Je vais rentrer à la maison, neechan.


    - Tu ne peux pas faire ça, Shin ! Tu n'as pas fini tes études !


    - Je ne veux plus fréquenter personne d'autre que les gens de notre campagne ! Et je veux vivre avec les animaux ! Eux, ils ne me font pas pleurer !


    - Je comprends tes sentiments, Shin, accepta Hikari. Je veux rentrer moi aussi.


    - Eh bien, rentrons ensemble, neechan !


    L'adolescent se blottit à nouveau contre sa sœur, ravi d'entendre de telles paroles.


    - Cependant si nous rentrons maintenant, Shin, nous ne pouvons pas aider les gens de notre contrée. Nous devons être capables de faire quelque chose pour eux pour revenir vers eux.


    - Comme toochan et kaachan ?


    - Exactement. Toochan est utile car il soigne les gens des douze villages de tous leurs maux et kaachan instruit les enfants. Tous deux apportent leur contribution et sont donc utiles. Nous deux, en rentrant maintenant, nous ne saurions rien faire et serons seulement des bouches à nourrir.


    - Je comprends, neechan, approuva Shintarou. Cependant je ne sais pas quoi faire pour me rendre utile à notre campagne.


    - Tu pourrais faire des études de médecine comme moi, non ? suggéra sa sœur. Dans trois ans, je serais infirmière et je pourrais aider toochan à la clinique.


    - Je refuse d'apprendre à soigner des humains, marmonna son frère avec colère.


    - Eh bien, pourquoi n'apprendrais-tu pas à soigner des animaux alors ? Chaque famille en possède en moins un. Un vétérinaire ne manquerait pas de travail.


    Futée, sa grande sœur se garda de bien de lui dire que pour devenir vétérinaire, il fallait aussi étudier la médecine humaine. Elle espéra de cette manière que son petit frère puisse apprendre à soigner les humains aussi bien que les animaux pour ne pas le regretter plus tard, quand son ressentiment envers leur espèce s'atténuerait.


    - Oh oui ! Ce serait cool ça ! s'exclama t-il.


    Retrouvant sa gaieté habituelle, ce qui rendit sa sœur heureuse, Shintarou s'enflamma.


    - Je vais travailler dur maintenant pour devenir vétérinaire !


    Durant le reste de sa troisième année, Shintarou travailla avec acharnement. Il étudia encore plus sérieusement les cours de sciences afin de réaliser son ambition. Le garçon s'imagina souvent aussi soigner n'importe quel animaux, mêmes ceux à l'état sauvage, et voulut devenir comme son père.


    Lorsque vint le moment des concours d'entrées au lycée, le collégien décida à passer seulement l'examen national. Il le réussit en terminant quatrième. Selon les termes de l'examen, cette belle réussite donnait droit aux cinq premiers du classement de s'inscrire gratuitement au lycée de le choix. Il choisit de monter à Tokyo et se résolut d'entrer dans le meilleur lycée privé de la capitale nippone.


    A présent, Fujita Shintarou était prêt à s'élancer vers l'avenir.

     


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